"La rivalité n'est pas une mauvaise chose quand on est jeune. Si seulement les conflits dans le monde du travail pouvaient aussi se résoudre par des duels sportifs."
Kokubu est désigné capitaine de son club de Kendo. Il est résolu à entraîner du mieux possible son équipe et la mener à la victoire. Seulement, trop de sévérité, trop de rigidité dans sa manière de diriger amène certains membres de l'équipe à montrer leur insatisfaction. En effet, être exigent avec soi-même est important, mais il faut être plus flexible avec les autres. Il faut inciter la bonne conduite et non l'imposer. Tout professeur ou manager devrait savoir ça.
Le film est réussi parce que le spectateur saisit les sentiments de chacun des personnages, aussi différents soient-ils, et traverse avec eux les épreuves. Au-delà du Kendô, le film pose la question de l'individualisme au Japon, pays de l'harmonie, alors sorti depuis 20 ans seulement d'une guerre dont il ne reste aucune trace, autre que le jazz et les cigarettes américaines. On notera même que le film, sorti en 1964, se permet un bond en avant, puisqu'il se déroule supposément à l'université Tôwa dont la construction fut achevée en 1967. Enfin, avec l'événement final, le film montre clairement son intention de tourner une page. Dans les apparences, tout va bien au Japon des années 60, mais en réalité, la souffrance de tout un peuple transparaît même dans son cinéma.