Jim Morrison VS Bruce Wayne
En connaissant la réputation du film, je me suis demandé ce qui pouvait me passer par le tête quand j'ai acheté le DVD, sans doute était-ce par curiosité du producteur dont j'avais lu l'autobiographie quelques semaines auparavant. Connaisseur de la série, il est vrai que Val Kilmer était un choix bien peu convaincant quant à la ré-incarnation de Simon Templar, dit le Saint. Kilmer peut être très bon, Oliver Stone et Michael Mann en témoigneront, mais il peut aussi être très mauvais...
Réalisé par Philip Noyce, dont l'esthétique léchée n'est pas à remettre en question, et l'habilité dans la mise en scène a pu se révéler très payante (Patriot Games est un très bon film), The Saint avait tout pour lancer un franchise cinéma à partir d'une série télévisée. Mission:Impossible avait réussit le pari l'année d'avant, avec l'excellent film de DePalma.
Pourtant, The Saint n'est pas une réussite. On est loin des ratages qui suiveront (The Avengers, Wild Wild West...) mais le film est loin d'être à la hauteur des espérances. La faute à un scénario de moyenne facture. Rade Serbedzija est le méchant mafieux russe qui tient le pays à sa botte (bah tiens, Serbezija en mafieux russe!), cachant à son pays une source d'énergie que certains scientifiques détiennent...blah, blah, blah....
C'est très caricatural, trop caricatural. Elisabeth Shue joue la potiche à grosse tête, elle est crédible en scientifique, mais pas dans le reste de son personnage, ou bien est-ce le contraire, en voilà une autre actrice qui est capable du pire comme du meilleur. Les méchants sont un enchaînement de clichés incroyables, et Scotland Yard, une bande de crétins (sur ce point, c'est souvent comme ça).
La production a sans doute jugé bon de jouer sur les déguisement et maquillages, à la manière de Mission:Impossible, sauf que là, c'est Val Kilmer qui se grime. Tantôt en clone de Jim Morrison (ça il sait bien faire), tantôt en intello d'université, et même en Rade Serbedzija...à chaque fois, personne ne le reconnait...sauf le spectateur bien sûr! C'est un gros problème, puisque les méchants passent pour des cons, alors qu'ils ne le sont pas particulièrement. Je ne jetterai pas la pierre aux maquilleurs, parce monsieur Kilmer a un faciès très particulier qui ne doit pas être simple à grimer...mais bon! Après, même si Val Kilmer en fait des caisses, on l'a connu plus mauvais. Et il ne s'en sort pas toujours trop mal.
Si scénaristiquement, le film reste moyen, il est très correct techniquement. La photographie est jolie, les cadrages et mouvement de caméras très propre, et le montage, quoique un laborieux parfois, est des plus agréables. L'élégance du film était de mise, Roger Moore oblige (Moore, qui faisait un bien meilleur Saint que Bond), et de ce côté là, le film ne souffre pas de fautes de goûts. On passera sur cette ouverture relatant un épisode traumatisant de la jeunesse de Simon Templar, séquence d'ouverture on ne peut plus ratée et surtout inutile, si bien qu'on l'oublie quelques minutes après l'avoir vu. On s'en sort plutôt bien avec quelques séquences d'action réussies, ça ne pête pas dans tous les sens, c'est de l'évasion on ne peut plus propres, jouant sur les ressources de Templar à se camoufler dans la foule.
Philip Noyce réalise un film tout à fait correct, certes en deça des productions de l'époque telles que Mission:Impossible ou Tomorrow Never Dies, mais le film ne mériate aucunement la réputation qu'il a, puisqu'il est un divertissement sans prétention et tout à fait correct. La comparaison avec la série originale est de rigueur, mais comparé à la plupart des adaptations de séries télévisées du même, le film n'en est que plus passable, tant il est correct comparé à ses successeurs.