Un fléau, une rumeur, une triste vie
Ce film, je n'en avais jamais entendu parler. J'ai simplement vu qu'il passait au cinéma proche de chez moi. Et puis il y avait cette affiche avec une gamine qui nous regarde nous regarde, résignée.
Bref, je me suis dit : pourquoi pas ? Et voila que je me retrouve seul dans cette salle, à croire que ce n'est pas le genre de film que les gens souhaitent voir un lundi soir, et je les comprends.
Le Secret de Chanda n'est en effet pas le film le plus joyeux qu'il m'ait été donné de voir. Cela raconte l'histoire d'une jeune fille, Chanda, et celle de sa famille touchée par un fléau que l'on ne veut surtout pas ébruiter. Tout de même, il faut faire bonne figure devant le voisinage pour ne pas attirer commérages et ragots !
Tout commence avec la mort de la petite soeur de Chanda, encore un bébé, annonçant le début du calvaire que va devenir la vie d'une jeune fille brillante et instruite, obligée de sacrifier son instruction pour aider sa famille.
Le regard du reste des habitants de ce misérable township se fait de plus en plus pesant, la rumeur enfle, il devient dur de supporter les perfides mensonges en gardant la tête haute.
__
Ce film m'a particulièrement touché. Que ce soit Chanda, sa mère, Miss Tafa, ou encore Esther, chaque personnage est prenant, attachant.
J'étais partagé entre admiration et tristesse en voyant le courage de cette petite fille qui défie ces cruels adultes rongés par le triste lot des villages, ou plus généralement des petites communautés : la rumeur. Tout y est répété, déformé, amplifié.
La misère et la tristesse, pourtant omniprésentes, n'ont pas leur place. On se doit de faire bonne figure devant l'adversité.
Vous l'aurez compris, c'est un film que je ne saurai que conseiller. Je ne parlerai pas ici du coeur du problème du film, car ce serait peut être spoilé inutilement pour certains.
Mais je pense que c'est un bonne retranscription d'une face aussi méconnue que tragique de l'Afrique du Sud, surtout après la coupe du monde 2010, qui nous présentait un pays aussi aseptisé que ceux dits "du Nord".
Je le classe dans ma catégorie "ce que l'on ne voit pas", aux côtés de La Cité de Dieu, et Sin Nombre !