Le Secret magnifique par SanFelice
Dans un premier temps, le film présente les défauts récurrents des productions de cette époque. Au milieu des années 30, le parlant est encore une invention récente et les films veulent avant tout exploiter cette avancée technique. D'où la prédominance des dialogues, qui deviennent vite envahissants. Avant, les cinéastes faisaient plutôt confiance aux images pour exprimer les choses; maintenant, ils se contentent de filmer deux personnes qui racontent les événements. C'est le cas au début du film, où deux médecins racontent les circonstances de la mort du Docteur Hudson (par exemple). La mise en scène est plus statique et moins inventive.
Mais le film trouve vite son propre rythme. Sa principale qualité est d'éviter une trop grande effusion des sentiments : tout y est d'une grande subtilité. Le réalisateur fait tout pour éviter les pièges des mélo de seconde classe. On est ainsi surpris par l'humour du film, surtout dans la première partie. L'absence de musique est une très bonne idée également. Et certaines scènes sont vraiment magnifiques, comme celles qui se déroulent à Paris. Au final, le film est d'un grand équilibre entre différentes émotions.
Robert Taylor est très convaincant en richissime enfant gâté au début du film; il l'est un peu moins à la fin, en médecin philanthrope (mais il a toujours été excellent dans ses rares rôles de salaud). Les autres interprètes sont très bons.