On ne connaîtra pas le sens de la vie à la fin du film, on apprendra seulement qu’il y en a six. Chaque personnage est mu par des motivations très personnelles, qui se croisent, s’entrechoquent parfois. Nous sommes plongés dans un univers à la fois très réaliste et complètement absurde, qui glisse doucement vers le fantastique. On savoure les enchaînements de situations cocasses et délirantes dans lesquelles les personnages sont drôles et attachants, même du fond de leur détresse. Le manque qui peuple leur vie est rempli par des lubies de plus en plus loufoques, (mais qui, en avançant à leurs côtés, nous paraissent étrangement raisonnables.) L’esthétique de l’animation en volume dévoile la matière brute, avec son charme et ses irrégularités. Le rendu est très plastique et donne une vraie consistance aux personnages. La 2D est aussi utilisée à certains moments pour représenter les imaginations de l’enfant, par exemple lorsqu’il joue et donne vie aux ombres qu’il projette sur le mur de sa chambre. Rêve et réalité se côtoient de près, parfois distingués par un changement de technique, ils finissent complètement brouillés. Ainsi une tirelire reprend sa liberté, les anges peuvent mourir et les hommes se transformer en fauteuils par amour.