Un homme ordinaire se réveille paumé et découvre les horreurs qu'il a commis la nuit précédente : le massacre particulièrement sanglant de sa femme (battue à mort) et la tentative de meurtre (probablement au couteau), commise sur son fils âgé d'une dizaine d'année.
Avec un budget ridicule et un travail de caméra rapprochée à main levée, le cinéaste suédois Jesper Ganslandt a su créer, une étude psychologique intime, dans laquelle son personnage principal, ce retrouve plongé dans l'enfer qu'il s'est créé.
Ce qui a, amené notre protagoniste, vers cet enfer, n'est en soi pas important. C'est un fait divers, des plus banals, que l'on peut lire dans de nombreux journaux.
Ce qui compte vraiment dans "The Ape", c'est l'état d'esprit de cet homme qui a commis l'irréparable.
C'est ce que traverse son esprit torturé que nous observons, silencieux et abasourdis, en tant que témoins. Nous le voyons successivement, passer du déni au choc. Il est perdu, anxieux, paumé, confus, effrayé, en grande souffrance, tantôt grincheux, tantôt calme et poli, plus rien ne va !
Olle Sarri qui incarne Krister est excellent dans son rôle. Bien qu'inconnu pour moi, je l'ai trouvé très convainquant dans ces diverses phases émotionnelles. D'ailleurs, ce film peut faire écho aux mésaventures des personnages tourmentés des films de Michael Haneke.
Si vous n'avez pas compris ou accroché à ce film, tant mieux ! Car vous venez d'échapper à la vision insupportable, troublante et choquante d'un homme ordinaire, qui en quelques secondes, à un moment donné de sa vie, c'est transformé en monstre, qui ne pourra plus jamais espérer vivre, une vie normale !