Le soleil se lève aussi par Maqroll
Adaptation d’un roman d’Hemingway (peut-être son meilleur), ce film est une grosse machinerie hollywoodienne qui tourne à vide. La mise en scène d’Henry King, artisan besogneux, est désespérante de lenteur et de platitude. Les acteurs, pourtant de renom, n’arrivent même pas à rattraper le coup : Tyrone Power se contente du même rictus tout au long du film pour exprimer ce qui est censé être de la souffrance et il n’est pas du tout crédible en héros de guerre devenu impuissant. Ava Gardner trouve là un des plus mauvais rôles dans le personnage (complètement mal compris et décalé par rapport au roman) d’une femme perdue entre ses sens et son amour, Mel Ferrer est grotesque en amoureux transi et Errol Flynn pathétique dans un personnage qui ressemble trop à ce qu’il était devenu à ce moment-là (un alcoolique vieillissant). Même la scène de la corrida, véritable chef-d’œuvre de littérature chez Hemingway, est ratée, évoquant un numéro de cirque à la Ben Hur… Il reste des cartes postales de Paris ou d’Espagne… bien insuffisant pour ce qui prétend être un film !