Bon allez, celui-ci m'a moins emballé que L'inconnu et Freaks, mais ça reste du grand cru malgré tout.
Tod Browning explore toujours de manière méthodique (je trouve sa maîtrise de la narration toujours aussi logique) les différentes facettes de la psyché humaine, dans tous les paradoxes qu'elle entraîne, West of Zanzibar est un film taillé sur mesure pour Lon Chaney, toujours à l'aise dans des rôles "handicapants", capable de prouesses physiques illimités, on a l'impression que le type s'est tout faire, connait parfaitement son corps, en a une maîtrise à 100%, et passe par tous les stades faciès, voir Lon Chaney possédé par ses pulsions de vengeance pour basculer tout à coup dans la stupeur et l'anéantissement morale, putain ça me donne des frissons à chaque fois.
Peut-être que je répète les mêmes qualités que je trouvais à L'Inconnu, mais la force du cinéma de Browning, même concernant Freaks qui était peut-être un peu moins subtile à ce niveau, c'est de créer des personnages ambigus, qui ne sont jamais tout noir ou tout blanc, ce sont de véritables êtres humains, que l'image qu'ils renvoient et qui les caractérises sont façonnés par les événements, les situations qu'ils vivent ou qu'ils ont vécu, montrés ou suggérés (comme le passé de Alonzo dans L'Inconnu, énigmatique, et qui resurgit sans pour autant être divulgué).
J'ai vu seulement 3 films et j'adore sa façon de concevoir le cinéma, un génie de la narration, plus que sur la forme (qui reste néanmoins très maîtrisé), en avance sur son temps, un vrai auteur qui balance tout ce qu'il a sur le coeur même si ça fait chier le public!
Aujourd'hui tes films sont mythiques, tu n'as rien a regretter! le genre de cinéma intemporel qui sera toujours au goût du jour.