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le 3 nov. 2010
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Œuvre méconnue du réalisateur indien Amin Q. Chaudhri (auteur notamment du très célèbre Nympho: A Woman's Urge), Tiger Warsaw est une quête de la rédemption étincelante trop injustement oubliée dans la carrière du grand Patrick Swayze (toujours aussi bzable), parue et coincée entre les mastodontes que furent Dirty Dancing et Ghost.
La mise en scène filme au plus simple son drame, dans une approche téléfilmique de bon aloi, tout en s'autorisant quelques fulgurances stylistiques incroyables. On trouvera pèle-mêle un flash-back au découpage impressionniste allemand et au montage cut proche des expérimentations d'un John Moore sur son Max Payne ; un rasage torride, inspiration évidente d'une séquence de Skyfall.
Le film s'inscrit totalement dans les années 80 avec une mise en image toute en viscéralité. Nous noterons parmi les passages les plus poignant la fuite lâche du héros meurtrie qui revient affronter ses démons après avoir vu un panneau d'assurance.
Les dialogues recherchent l'authenticité sensible en proposant des scènes d'une rare beauté et cinégénies, permettant de tracer au sein d'une même séquence le terrifiant dilemne moral de Patrick Swayze. Ceux-ci présentent un Tiger Warsaw mal à l'aise, n'arrivant pas à trouver les mots justes face à ses interlocuteurs pour la plupart meurtris par ses actes passés, et qui se résoudront par.. Patrick Swayze mal à l'aise parce qu'il n'avait rien à dire et la personne en face de lui convaincue de sa remise en question.
Certains échanges à fleur de peau transcendent le film pour s'incarner littéralement, lorsque d'autres proposent de creuser des sillons philosophiques d'une profondeur étourdissante. Passages choisis :
*"- C'est ça la finalité d'un mariage.
- L'espoir ?
- Oui. Et les robes oranges."
"- tu es là pour te réconcilier ?
- pfff, ouais j'en sais rien."
"Ne faites jamais confiance à un roux."
"J'ai une recette étonnante pour une tarte à la banane."*
Voulant toucher au plus juste de ce drame familiale modeste, le film fut réalisé avec un budget dérisoire (ou alors en capitalisant intégralement sur le cachet de son acteur principal), son compositeur Ernest Troost fut congédié après avoir rédigé les quatre premières mesures de son score qui furent utilisés, par respect pour son travail, en boucle durant tout le film. De même, les coupes furent dévastatrices au niveau du département son : une dispute entre enfants se retrouve bruitée uniquement par le roulement de deux assiettes en faïence l'une contre l'autre.
Injustement critiqué et lynché à sa sortie aux Etats-Unis, le film n'eut pas le droit à une couverture international digne de ce nom. Ainsi, les enfants ayant trop peu de lignes de dialogues pour rentabiliser l'emploi d'un enfant pour les doublages, ceux-ci furent donc exécutés dans la VF par des adultes. La VF se retrouve également altérée (en mal ou pour le sublime) par le doubleur de Patrick Swayze manifestement raide bourré durant la plupart de ces moments émotionnels.
Les fans de Patrick Swayze savent l'immensité de ce film, les autres se sont égarés devant le projet qui hurle au DTV fait avec le cul.
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Créée
le 1 févr. 2016
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