Le retour du cinéma italien

En voilà un bon film !

Premièrement, il relate un moment historique de l'Italie : la Sicile en feu et à sang, les représailles menées par le mafieux, Toto Riina, sur les familles de ses ennemis. S'ensuit alors la reprise en main par l'Etat italien, encore à moitié infiltré par la mafia. C'est un moment charnière de l'Italie, qui ne peut plus tolérer de telles ingérences et une telle image au sein de l'union européenne (ça c'est mon avis : est ce vraiment la réalité ?)

Le film raconte, sans se perdre dans les détails, ni aller trop vite, la vengeance d'un ancien mafieux dont la moitié des seins ont été "liquidés" (et vilement !). Extradé du Brésil, il décide de "collaborer" avec le fameux juge Falcone (par ailleurs assassiné).

Regarder le film en langue italienne est un plaisir, parce qu'aussi, tourné avec de véritables acteurs italiens (visages, attitudes, gestuels de nos voisins). L'acteur principale Favino est remarquable.

Le film est fait de plongées dans le passé dans la vie de cet ancien "soldat" de "Cosa Nostra". On finit par éprouver de la sympathie/compasssion pour ce dernier, dont l'obsession est, désormais, de protéger sa famille rescapée. On contemple une vie : un garçon issue d'une famille pauvre sicilienne, qui tente de se construire dans cette société parallèle qu'est la mafia, avec ses règles (serment de fidélité à vie), l'obéissance aux ordres du chef de la famille (assassiner un homme même si cela doit prendre des années), ne pas balancer, les années de prison, le goût des femmes (trois épouses et de nombreux enfants), s'entre-protéger, la réputation, la trahison, la vengeance, le tourment, l'honneur selon "Cosa Nostra"... tous les ingrédients de la tragédie humaine sont présents. Même s'il participe à la décapitation de la mafia, dénonçant ceux de Corléone, il fût aussi un soldat parfois impitoyable de son organisation.