Comme pour toute franchise, il faut bien conclure la série du transporteur avec une dernière production mettant en avant le célèbre convoyeur au costard-cravate noir dans une nouvelle mission à haut risque. Pour ce troisième opus, on reprend les bases du premier et on oublie carrément ce qui a été fait dans le second, à savoir le mode américain avec l'utilisation abusive des techniques cinématographiques hollywoodiennes. C'est une bonne nouvelle, c'est même une lueur d'espoir de retrouver ce qui a fait le succès du premier, on ne pouvait espérer que ce troisième opus sera bien meilleur que le précédent volet.
Comme toujours, Jason Statham est de retour pour nous divertir avec des scènes de fight très musclées et toujours techniquement bien chorégraphiées. Ce dernier n'a rien perdu de sa valeur morale, il pète la forme et développe une vraie dimension humaine de son protagoniste qui ne recule devant aucun danger. Comme dans les deux premiers, François Berléand endosse de nouveau son rôle d'inspecteur français Tarconi. Contrairement dans le second opus, ce dernier occupe un rôle suffisamment sympathique pour bien le prendre en compte dans le scénario, même si sa présence est assez minime mais tout de même appréciable pour son côté décalé.
Habitué à camper des rôles de méchant, Robert Knepper campe un antagoniste qui a de la classe. Il a une présence physique assez étonnante et une gueule très significative, il n'est pas du genre à ne rien laisser au hasard. C'est un méchant imprévisible, il faut s'attendre à tout avec lui. Concernant la transporter-girl, c'est vraiment à se demander si Luc Besson ne pouvait pas à la limite engager une femme qui aimerait commencer sa carrière d'actrice avec un petit rôle au lieu d'impliquer une simple coiffeuse rencontrée dans une rue new-yorkaise. Cette Natalya Rudakova est assez horripilante à voir, elle n'a aucune valeur artistique, et même avec tous les efforts du monde, jamais elle aurait réussit à établir une vraie relation semi-romantique avec Jason Statham.
Concernant le scénario, c'est exactement la même chose que celui des deux premiers, c'est un transport de colis truffé d'obstacles à surmonter comme les combats collectifs et les courses-poursuites, avec des cascades comme sauce d'accompagnement et l'intégration d'idées intéressantes comme le bracelet explosif obligeant le transporteur à rester toujours près de son bolide. Comme je l'ai dit, on retrouve le plaisir d'admirer l’exécution de belles cascades routières, beaucoup plus réalistes et moins "What the fuck" que celles du précédent volet, même si on remarque pas mal d'énormités abusives. Changement d'équipe technique, c'est le jeune cinéaste Oliver Megaton qui prend les rênes du troisième opus, réalisateur d'un grand nombre de courts-métrages à son actif. Ce dernier avait un projet sérieux à accomplir, avec du potentiel et des moyens pour terminer la franchise en beauté.
Malheureusement, on ne peut pas dire que c'est une grande réussite. Le réalisateur semble avoir une façon-faire complètement aberrante, voire même pas du tout professionnelle. Le montage est catastrophique, le scénario est très mal raconté, on passe par de nombreux raccourcis et les scènes de combat sont trop elliptiques pour vraiment bien suivre la fluidité des mouvements. Faire défiler des plans toutes les demies-secondes, c'est comme si on éteint et on allume la lumière d'une salle sans cesse. Et comme le mauvais montage s’applique du début jusqu'à la fin, on obtient un spectacle complètement mal foutu et ça casse malheureusement tout le plaisir qu'on est censé trouver pendant le visionnage. Ca fait mal de le dire, mais je préfère encore le second opus, il avait l'avantage d'être bien réalisé pour apporter un vraiment divertissement. Ce qui n'est pas le cas pour ce dernier volet qui est un véritable gâchis cinématographique. 4/10
- Tu dois être le moins débile !
- Non, je suis le plus grand !