De la famille des jeunes cinéastes commençant maladroitement leur carrière de réalisateur, le méconnu Camille Delamarre occupe certainement une place assez haute dans cette catégorie. L'artiste n'a pas vraiment impressionné son public avec son remake inutile et pathétique de Banlieue 13 sorti en 2014. Et pour enfoncer le clou, le metteur en scène tente naïvement de relancer la franchise explosive du Transporteur avec un reboot, sachant que la précédente franchise ne s'est pas forcément bien terminée et que même la série n'a pas été un grand succès avec deux pauvres saisons d'épisodes.
J'avoue que je ne vois vraiment pas comment on peut commencer une carrière de réalisateur avec de telles mauvaises bases, surtout que c'est lui qui a fait le montage du troisième opus et comme je l'ai dit dans ma critique, c'était hideux, illisible et impossible de profiter en toute clarté des scènes d'action. Sans avoir visionné le reboot, j'avais déjà presque un mauvais avis et je m'en doutais que cela allait changer quelque chose. Mon avis mitigé était aussi basé sur un interview de Jason Statham déclarant qu'il a refusé de reprendre son rôle car il n'y avait pas de script et surtout, on lui proposait un salaire inférieur à celle d'une des productions de la précédente franchise.
Preuve que ce reboot est seulement une démarche commerciale, juste crée pour que les studios EuropaCorp se remplissent abusivement les poches et pour couronner le tout, c'est un nouvel acteur qui prête ses traits pour interpréter le fameux convoyeur. Sans avoir même le quart du charisme virile de Jason Statham, Ed Skrein ne parvient pas à lui arriver à la cheville et ne porte pas le costard-cravate noir avec autant de classe que l'ancien interprète. Malgré sa formation intensive en Krav Maga ou close combat, Ed Skrein ne parvient pas à offrir à son public des scènes de baston potables et réalistes. Les mouvements sont exécutés assez mollement, on dirait que l'on est encore à la phase d'entraînement.
Le reste du film ne vaut pas mieux que la description que je viens faire. On tient un casting qui est dans l'ensemble constamment en roue libre et ce n'est pas en mettant des jolies nanas que cela va changer quelque chose. C'est comme si on tentait la même expérience que celle du troisième opus, celle de rendre plus humain le protagoniste principal ou de le faire succomber à un charme féminin vénéneux. Le scénario est un pur copier-coller de ceux des autres productions, avec des cascades routières grossières et pathétiques comme le fait qu'une voiture peut défoncer quatre bornes à incendie posées autour d'un rond-point.
C'est un moment qu'on voit dès la première courses-poursuite et ça sentait clairement que rien de sérieux est appliqué. Le montage n'est pas d'une grande aide pour comprendre le scénario. La caméra n'est pas forcément posée là où il faut pour surprendre à tous les coups son public, c'est trop près, pas assez précis et quelquefois mal cadré à certains moments. Seuls quelques principes de la franchise sont bien respectés comme l'application des règles du professionnel ou les décors exotiques de la Côte d'Azur, c'est à la limite ce qui reste de profitable dans cet opus navrant sur plusieurs points techniques. 3/10
Tu vas me mettre en retard et je déteste être en retard.