En cette période de départs en vacances et d'autoroutes bondées un petit coup d’œil sur ce thriller néerlandais de Lodewijk Crijns s'impose presque naturellement. Le tueur de l'autoroute met en scène Hans, un père de famille un poil machiste et arrogant qui tente de rattraper sur l'autoroute le retard fatalement occasionné par sa femme alors qu'ils se rendent avec leurs deux filles à un dîner familiale. Malheureusement pour lui et sa petite famille il tombe sur un justicier psychorigide adepte du stricte respect des saintes règles du code de la route qui n'hésite pas à bloquer les automobilistes sur la voie de gauche en sa calant sur la vitesse minimale pour bien faire chier son monde ... Les deux automobilistes s'échangent alors quelques invectives et insultes dans une station d'autoroute avant que le psychopathe du réseau routier ne décide de poursuivre et traquer la famille pour leur apprendre les règles et les bonne manières.
Bumperkleef A.K.A. Le tueur de l'autoroute possédait un vrai petit potentiel de thriller teigneux et méchant en confrontant deux extrêmes avec d'un coté un chauffard machiste tellement sûr de lui qu'il est à peine conscient de ses comportements dangereux et de l'autre un insupportable donneur de leçon rigide et tout aussi dangereux dans ses comportements. On pouvait également espérer un confrontation nerveuse et tendu à la Duel avec un thriller autoroutier à pleine vitesse. Sans être désagréable, ni dénué de mordant comme lorsque notre gros macho termine en pleurant sa mère en position fœtal , le film de Lodewijk Crijns peine tout de même à trouver la troisième et reste sur un rythme de croisière de sympathique téléfilm. La traque routière va bizarrement le plus souvent se dérouler à l'arrêt et le psychopathe de service bien que relativement charismatique ne présente jamais une figure d'une dangerosité assez forte pour comprendre qu'elle invite plus souvent à la fuite qu'à la confrontation direct. On a tout de même la sensation que bien plus d'une fois notre tordu de service pourrait être stoppé, retardé, perdu ou mis hors d’état de nuire à la place de cette perpétuelle fuite en avant qui perd vraiment en intensité à mesure que le film avance... Le film réserve toutefois quelques séquences bien tendus durant lesquels le spectateur pourra s'interroger sur ses propres comportements un volant entre les mains puisque qui n'a jamais enfreint le code de la route ni souhaiter la mort d'un connard au volant aux comportements irresponsables.
Pour terminer sur une pertinente suite d'allusions métaphoriques et routières je dirais qu'il manque un peu de folie et de noirceur à ce tueur de l'autoroute pour foncer vers les sommets du thriller autoroutier et qu'en l'état le film reste coincé sans la moindre sortie de route sur la voie d'accélération sans jamais vraiment prendre son envol pour dépasser le gentil film à suspens qui qui reste entre les rambardes de sécurité.