Mais qu’avons nous là pour nous introduire à la filmo de Suzuki ?

Un objet plastique, pop, sucré, coloré, qui fait WIZZ, qui fait BANG, qui fait CRAC !

SHEBAM !

Eh ouais c’est ça les sixties, et Le Vagabond de Tokyo c’est tout ça et plus à la fois. Même si il faudra certainement accuser un temps d’adaptation avant d’adhérer au joyeux bordel de Suzuki, on ne peut que tomber sous le charme de cet objet dardant histoire de Yakuza et de loyauté, extorsion, trahison, pistolades chorégraphiés, et autres fulgurances mélodiques ou visuelles qui font TILT.

Personnellement je dois avouer qu’il m’a fallu une bonne demi-heure avant de comprendre à quoi j’avais à faire. Une fois affranchi de la gêne pouvant résulter d’une narration complètement hachée par un procédé d’ellipse déroutant, et une fois qu’on a compris qu’il est inutile de s’attacher à une linéarité stricte pour se laisser mener à la baguette, je vois pas pourquoi on devrait bouder son plaisir.

C’est le foutoir, c’est décousu, mais qu’est ce qu’on voyage ! Non seulement ça swingue mais ça saute au yeux. Regardez moi toutes ses couleurs de friandises, écoutez moi ces chansons d’âmes en peine, suivez un peu cette moule de Tetsu dans le nord du Japon se faire des camarades de jeu, et surtout délectez vous de cette esthétique Pop Art théâtrale au lieu de vous prendre le choux à essayer d’y comprendre quoi que ce soit.

De toute façon, au fond, c’est pas bien compliqué.

Et puis Le Vagabond de Tokyo c’est en quelque sorte un WTF de celluloïd, une bulle de shewing gum énorme comme un jeu d’enfant, qui perdrait toute sa saveur si on s’acharnait à trop le mâchouiller.

Joyeux bordel à l’image de cette mémorable bagarre générale de bar, peinture sixties qui fait POW, chanson inachevée d’un dandy pastel, baffes à gogo, dynamique du cadre, audaces graphiques, désuétude charmante, amours contrariées et tristes sorts vous attendent à l’embarquement.

Entre parenthèses, j’ose imaginer ce que ce concept de yakuza repenti poussant la chansonnette mélancolique avant de faire parler la poudre et les poings aurait pu donner dix ans plus tard, en plein boom exploitation…

M’enfin, c’est une autre histoire.
real_folk_blues

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