Nichon Ni Froid

Le Vampire Érotique (The House On Bare Mountain) est un pur produit du cinéma d'exploitation, du cinoche aussi crétinoïde que divertissant, exerçant une étrange fascination devant son hypnotique bêtise et la gratuité assumée de son érotisme. Tourné en trois jours avec un budget avalé dès le premier, Le Vampire Érotique sera terminé par Lee Frost après l'éviction de Wes Bishop qui peut être échaudé par l'expérience poursuivra sa carrière uniquement comme acteur et scénariste (Course Contre l'Enfer – La chose à Deux Têtes). Si le film est assurément très mauvais il se vit aussi comme un étrange rêve régressif et érotique comme après une indigestion de substances illicites coupées avec du viagra.

Le Vampire Érotique nous raconte l'histoire de Granny Good une vieille femme qui tient une pension pour jeunes filles qu'elle éduque dans une doctrine d'un esprit sain dans un corps sain (Deux sains c'est déjà une paire de boobs). Granny Good qui accueille une nouvelle pensionnaire doit aussi gérer le loup garou qu'elle garde dans sa cave pour les tâches ingrate et la distillation d'alcool frauduleux.

Vous l'aurez compris Le Vampire Érotique n'a pas grand chose à raconter et utilise un prétexte en guise de scenario pour accumuler à l'écran un maximum de séquences érotiques le tout enrobé dans une comédie aussi lourde que la poitrine de Norma Stitz. La plupart des acteurs rivalisent de cabotinage forcené et grimaçant comme si ils étaient sous coke et les actrices qui de toute évidence n'ont pas été engagées pour leurs talents de comédiennes font ce qu'elles peuvent entre fous rires nerveux et regards caméra. Quant à Granny Good iel est interprété(e) par le comédien Bob Cresse sorte de gros poupon travesti en vieille dame à perruque blanche et aux tenues improbables entre robe de soie scintillante de mamie et tenue de bébé. Entre deux gags pouet-pouet, des scènes en accélérés et des bruitages de cartoons absolument tous les prétextes même les plus débiles seront bon pour dénuder le casting féminin du film à tel point que les scènes de douche semblent pertinentes. On pourra trouver ça un rien vulgaire tant c'est gratuit et systématique mais ça devient aussi une source d'humour tant c'est stupidement décalé et parfois surréaliste. On a par exemple une jeune fille qui passe tout le film à apprendre le dictionnaire les miches à l'air, un cours de sport qui vire très vite topless à cause de la chaleur et vas y que c'est parti pour une séquence de corde à sauter avec une fixette caméra complaisante sur la gravité terrestre exercée sur des lolos en mouvements. On aura aussi droit à un défilé de filles plus ou moins habillées (forcément plutôt moins) qui descende et remonte un escalier après avoir téléphoner. Et quand notre studieuse étudiante constate qu'à force de bûcher sur le dictionnaire elle a oublié son déguisement pour la soirée, elle enfile des tonnes de vêtements n'importe comment sur elle, mais en tout gardant le cul à l'air. Il faut toutefois noter que si Lee Frost filme avec complaisance les seins et les fesses de ses comédiennes, le film ne comporte en revanche aucune nudité frontale et reste dans un registre étrange de potache paillardise certes pas finaude mais pas bien méchante non plus. Il n'empêche que lors de la première du film à Boston la police saisira carrément la copie pour la brûler sur la place publique.

Bon à part des seins et des cul le film propose d'autres petites choses comme une vague histoire de loup garou défendu par un membre du syndicat des lycanthropes venu gueuler contre l'exploitation de son client dont on ne paye pas les heures supplémentaires. On a aussi une très très vague intrigue policière avec un inspecteur interprété par un comédien en roue libre totale dans la caricature puissance 1000 et un bal masqué et costumé dans lequel on croisera un vampire et Frankenstein et qui aurait sans doute virer en partouze si le film avait durer dix minutes de plus (Fort heureusement cet agréable supplice ne dure que 64 minutes).

Le Vampire Érotique c'est du 100% nudies bête et pas très méchant. La gratuité de l'exposition mammaire est tellement stupidement systématique qu'elle ne pourra au final que prêter à sourire, peut être plus encore que la débilité des gags en eux même.