Les deux infinis

La première chose qui frappe dans ce film, c'est sa splendeur visuelle.
Le Vieil Homme et la mer se présente comme une suite de tableaux que l'on pourrait qualifier d'impressionnistes, et qui portent le film sur deux dimensions : d'abord la vision d'une nature absolument magnifique, et la volonté de faire naître chez les spectateurs des émotions variées.
Car ce film est d'abord un récit émotionnel. Depuis la poésie de la narration jusqu'à l'angoisse de l'attaque des requins, en passant par la pitié face à cet homme, le spectateur passe par tout un panel de sentiments.
Quant à la nature, elle est là, omniprésente, tour à tour sublime et terrible. Et elle est sûrement le sujet principal du film.
Il n'y a qu'à voir cette frêle embarcation, cet homme chétif pris entre deux infinis, celui du ciel et celui de l'océan, pour comprendre le sens du film. Le Vieil Homme et la mer est un face à face entre l'homme et la nature. Un homme qui est remis à sa juste place, minuscule face à une nature qui l'oppresse. Ce combat du vieil homme est bien évidemment symbolique et Aleksander Petrov sait lui conférer son statut de fable.
Une fable cruelle, comme la nature peut l'être parfois.
Une fable magnifique, comme la nature l'est.