Une belle adaptation du conte d'Andersen

Bon, je fais une pause dans les animes et je retourne en enfance. Je préviens, j’écris cette critique avec mes yeux d’enfant, ma critique aurait peut-être été plus acerbe si j’avais visionné ce film la première fois en tant qu’adulte.

Le vilain petit canard version Warner Bros est LE film que j’adorais visionner quand j’étais petite, je trouve que la revisite du conte d’Andersen est une vraie réussite.

Tout d’abord, le graphisme joue : pour un film des années 90 voire début 2000, c’est vraiment pas mal, les décors sont plutôt jolis et l’animation pas mauvaise. La bande son a 2 bases mélodiques, avec différentes variations, ça donne son ambiance et j’avais adoré – je m’en souviens encore, c’est vous dire.

Mention spéciale aux décors : les couleurs qui imprègnent les saisons marquent la rétine et les paysages nous montrent leur variété, il n’y a jamais de monotonie. Notez que la présence humaine est toujours présente, évoquée à travers les infrastructures ou des objets – ferme en ruine, etc – mais jamais montrée trop ouvertement : on voit fugitivement les corps de 2 humains, jamais leurs visages, comme une sorte de menace diffuse. Le décor permet ainsi de ne pas fixer de continent ni d’époque en particulier, on pourrait imaginer que cela se passe n’importe où n’importe quand, c’est bonus mais ça reste appréciable.

Le scénario n’est pas compliqué, c’est un récit initiatique et d’aventures – avec des frissons mais pas trop effrayantes. Courses poursuites, scènes de fuite, les enfants auront leurs moments d’adrénaline. Et tout au long de ce voyage initiatique, nous voyons notre héros évoluer alors que sa vie est menacée à plusieurs reprises - toujours la menace diffuse dans les situations, sans mots crus de mort ou de sang.

Ceux qui ont lu le conte retrouveront les personnages – le chat, la poule, etc. Oui certains méchants sont caricaturaux, mais pas tous, vous remarquerez surtout au début du film que le manichéisme n’est pas là où on l’attend.

Je me suis beaucoup attachée au duo : Augustus (remarquez l’ironie de porter comme nom le titre d’empereur romain pour une pauvre créature raillée), faux canard introverti et naïf, et Souillon, souris extravertie et intrépide ; l’une habitée de passion et d’ambition, l’autre errant sans but, à la recherche du bonheur. Ils forment un duo complémentaire et très fusionnel en dépit de leurs différences d’espèce et de caractère. Un duo qui nous montre que même entre individus de leur propre espèce, la compréhension n’est pas toujours présente et que finalement, les liens d’amitié forgés par des épreuves triomphent.

Et la fin… Vous admirerez le triomphe et sa mise en scène – je ne vous en dis pas plus, mais j’ai trouvé que d’une certaine manière, Augustus montrait sa grandeur et sa supériorité sans le dire.

Plusieurs morales à ce film :

-le harcèlement moral marque à vie – notre héros en perd sa confiance en lui, même à l’âge adulte.

-le monde n’est pas toujours beau et gentil

-on a toujours besoin d’un plus petit que soi - la nana lui a sauvé la vie deux fois.

-l’union fait la force

-le super pouvoir de l’amitié

-n’oubliez pas de remercier ouvertement ceux qui vous ont aidés et soutenus

-allez vous promener en forêt !

Bref, c’est beau et un plaisir pour les sens – peut-être cependant que vous n’aimerez pas une animation que vous jugerez trop vieillotte.

Si vous arrivez à vous procurer la cassette, je vous promets que ça vaut la peine de faire voir ce film aux enfants – même les adultes peuvent apprécier.