Sorti exactement pendant la même année que la production L'Antre de la folie, Le Village des damnés est un remake du film homonyme de 1960 réalisé par Wolf Rilla, signé par le maestro du suspense John Carpenter. Comptant plus d’une dizaine de productions sur son CV, John Carpenter exprime une nouvelle fois sa passion du frisson et de l’horreur avec sa nouvelle réalisation, tout en créant un mécanisme magnétique pour nous éblouir. La plupart de ces productions telles que The Thing, New York 1997 ou L’antre de la folie sont inscrits sur la liste des films cultes de l’histoire du cinéma. Le village des damnés n’aura malheureusement pas cet honneur d’y être inscrit pour la simple et bonne raison que le film est considéré comme un échec commercial.
Bien que je ne me suis pas ennuyé comme un rat mort devant cette production, je dois avouer que le scénario mettant en avant une invasion d’enfants aux pouvoirs surnaturels n’est pas aussi tendu et riche en intensité que celui de quelques précédentes productions du metteur en scène. On reconnaît certes la patte du maître du suspense mais on ne pas garde une attention particulièrement forte pour cette production exprimant un certain vide scénariste…Ou je dirais plutôt qu’on n'est pas accoutumé de suivre une histoire où le calme règne plus massivement que d’habitude. Le danger, c’est les enfants. On le voit bien, ils sont dangereux, énigmatiques, incompréhensions, bornés et totalement insensibles à la moindre émotion.
Bien que je n’aie pas vu le film d’origine, je ne saurais pas dire si le réalisateur a repris le scénario de base ou s’il a vraiment pris des libertés. Tout ce que j’ai vu, c’est qu’il ne parvient pas à installer une tension convaincante pour nous surprendre, comme il le fait dans la plupart de ses productions. Au fait, on suit le même schéma d’un film de même genre. Cela commence par une découverte, puis une révélation du danger et pour terminer, l’anéantit du danger. Du coup, John Carpenter ne se démarque pas avec ce principe scénaristique, il peut très bien être confondu par un de ses confrères. Cela dit ! La production l’honore un minimum. Même si on compte un nombre de vides ou de baisse de tension à plusieurs moments de la production, John maîtrise toujours l’art du divertissement, tout en nous faisant plonger dans une atmosphère inquiétante et téméraire.
On trouve tout ce qu’il fait de sa personnalité de cinéaste à grand potentiel, de l’action très accrocheuse, des effets visuels bien inclus dans le film, un danger manifestement et constamment présent et une mise en scène qui suit bien l’évolution héroïque des habitants du village. Sans omettre un casting satisfaisant, avec un Christopher Reeve intelligemment bien mené, face à un groupe d’enfants dirigé comme des robots, se comportant comme des petits dominateurs intouchables et croyant tout savoir. Mise à part un certain sens d’imagination ou d’un manque de vision très reconnaissable du réalisateur, le film reste acceptable à voir, même si on a connu mieux de la part du cinéaste. 6/10
S’il faillait coexister, nous vous dominerions. Et ce serait inévitable !