Non, surtout ne publie pas cette critique !

Je m'apprêtais à cliquer sur le bouton vert afin de publier mon papier sur le Visiteur du Futur lorsque j'entends un bruit sourd au milieu de la pièce accompagné d'une sorte de vortex d'où surgit un type que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam. Et le type se met à crier à deux mètres de moi, au milieu de mon salon : "Non !!!, surtout ne publie pas cette critique !!!
" Je me dis que soit j'ai sombré dans le sommeil et que je me refais en rêve le scénario du film, soit j'ai réellement affaire à un visiteur d'outre temps. "Mais qui êtes-vous d’abord ?" "Je suis le producteur du film. Je viens te demander de ne pas publier ce papier" " Et Pourquoi donc ?" que je lui demande sans m'étonner plus que ça de causer à un voyageur temporel un vendredi soir au beau milieu de chez moi. "Parce que si tu la publies, ceux qui te liront risquent de bouder notre film..." " Hum. Si je comprends bien, tu es toi-même un visiteur du futur venu me décourager de publier la critique que je viens d’écrire ?"
 "EXACTEMENT !"
Tout en me parlant, le type jette de temps en temps un œil sur ma souris histoire de voir si je clique sur "Enregistrer", ce que je mets pour l'instant en attente. "Et pourquoi donc ne devrais-je pas publier mon avis ? C’est pas la fin du monde ce papier, si ?"
"Détrompe-toi. A cause de ce genre d'appréciation, nombreux sont ceux qui resteront chez eux à regarder une série sur N**** ou pire un match de foot payant sur RMC. Et si notre film ne marche pas, on dira encore que le cinéma français est incapable de faire un film de SF qui se tient. Et ce sont encore les Amerloques qui tireront les marrons du feu. Et le cinoche français qui finira par couler. Au bénéfice des plateforme internet. Ce n’est pas ce que tu souhaites, n’est-ce pas ?
" "Peut être bien mais l’argument est un peu faible pour m’empêcher de publier mon papier vois-tu ? Autre chose ?" Le type réfléchit. Il voit bien que je tiens à ma critique. Faut dire que je me suis fait chier à l'écrire pendant deux heures sans compter qu'il fallait aussi trouver l'idée, l'axe et tout le toutim. Bref, le bouton vert n'attendait plus qu 'un petit clic. Abandonnant l'argumentaire il en vient à la menace. "Si tu la publies Théloma..." "Eh bien quoi ?" "Eh bien je file direct dans le passé et j'efface de ta mémoire ton inscription sur Sens Critique ! Tous tes papiers, tous ceux que tu as écrit depuis dix ans disparaitront instantanément ! " "Non !" "Si ! Et à la place, tu te seras inscrit sur Allo..." "Non ! Stop ! Je m'incline. Je vais changer tout ça, pas de soucis". Voyant qu'il m'a convaincu le type disparait comme par enchantement. Deux minutes plus tard, alors que j'étais encore sous le coup de cette étrange visite, voici qu'un autre Vortex se met à tourbillonner dans la pièce. Je me dis que c'est le même type qui revient pour vérifier que je n'ai pas changé d'avis et en fait non. Ce sont cette fois-ci deux étranges personnages en combinaison verte fluo qui apparaissent comme surgis du néant eux-aussi. Pas moyen d'être tranquille ce soir bordel. "Qui êtes-vous vous ?" Un des deux cosmonautes vert fluo me répond de sous son masque. "Nous sommes des agents de Sens Critique. De la brigade d'authentification. Nous venons vérifier que vous n'avez rien modifié à votre texte suite à la visite de l'imposteur qui nous a précédés. Avez-vous changé quoi que ce soit à ce que vous comptiez écrire ?" "Hum, cela me regarde, non ?" "Pour la garantie de notre système et éviter les erreurs 404 et autres soucis, nous devons nous assurer que votre papier est conforme à ce que vous auriez dû publier normalement. Sans quoi cela créera un nouveau bug dans la matrice du site. Comprenez-vous ?" Je regarde mon écran, puis les deux agents vert fluo. "Un bug de plus ou de moins, hein !?" Je clique sur Publier.

7/10