Alors maintenant, on arrive dans la période « film de commande » de la saga. En effet, suite aux scores désastreux de massacre à la tronçonneuse 2, Tobe Hooper est dépossédé de sa saga par la new line, et c’est Jeff Bur qui s’attèle à la tâche, assez ingrate le script étant mainte fois réécrit. D’une boucherie sans nom, il ne reste maintenant plus grand-chose à l’écran. Et si le dvd que j’ai acheté est bien la version non censurée (détectable par l’intrusion de l’anglais en plein milieu de scènes de dialogues ou de gore), la sortie censurée en salle a dû être un sacré coup au moral des fans. Pour être simple, c’est une sorte de remake du un, mais avec un peu plus de budget et surtout beaucoup moins d’inspiration. Les évènements se passent indéniablement après le premier, Leatherface portant une attèle à sa jambe blessée à la fin du premier. C’est à peu près le seul lien avec le premier Massacre (à l’exception du grand père, maintenant décédé). Pour le reste, adieu tous les personnages tarés que Tobe nous avait créé. On a carrément une nouvelle famille qui entoure Leatherface, avec maintenant deux frères, l’un joué par Viggo Mortensen (plutôt amusant en redneck à belle gueule), et l’autre qui cabotine comme un barbare, mais sans le dégoût qu’inspirait inévitablement Chop Top à chacune de ses apparitions. Pour ce qui est de la trame principale du film, on a un simple couple de jeune qui traverse le Texas pour raisons personnelles. Ils passent à côté d’un charnier d’où on extrait des dizaines de corps, puis repartent sur leur route, en faisant une halte à la station essence du coin. Manque de pot, ils tombent sur les deux frères, qui ont vite fait de leur donner la chasse avec Leatherface, qui est incapable de courir et qui arrive en grinçant comme une porte (waow, quelle menace menaçante…). En s’enfuyant, ils causent un accident avec le seul camion roulant à des lieux à la ronde et font entrer le chauffeur dans l’histoire, joué par Ken Foree. On joue à cache cache dans la forêt pendant quelques minutes avant de se faire pincer comme des lapereaux d’un jour, et on a enfin droit à une visite de la nouvelle maison, jonchée d’ossements sur le sol (car il était compliqué d’en faire des compositions artistiques sur les meubles). La seule personne qui arrive un peu à convaincre d’un point de vue folie, c’est la petite fille qui a pour poupon un bébé décomposé et qui participe aux exécutions de la famille. Sinon, il n’y a plus de père, et la grand-mère parlant avec un mécanisme placé sur sa gorge fait plus rire qu’autre chose. Leatherface maintenant. Ils ne nous l’ont pas trop salopé, mais c’est quand même pas tout rose. Il se balade notamment avec un couteau électrique qui marche là où un simple canif suffirait, et se révèle d’une psychologie bien plus dominante que dans les précédents opus, où il était la main de la Famille, le mieux qu’il pouvait faire étant de rester sourd à un ordre. Psychologie bizarre, qui tente d’être complexifiée par une séquence improbable où Tronche de cuir joue à un jeu de gamin et n’arrête pas d’appeler un bonhomme de neige « food ». Une séquence qui aurait pu être intéressante (c’est la première fois qu’on tente de nous apitoyer sur son sort), mais qui est hélas trop dramatisée, le personnage perdant au passage sa réputation de destructeur avide de peur qu’il avait dans les précédents films. Au moins, l’affrontement final dans le marais reste une scène plutôt sympathique, Leatherface retrouvant enfin sa carrure. Le problème, c’est qu’il tronçonne le black avec une tronçonneuse immergée qui flotte et qui ne repose sur rien, et qui marche avec son moteur complètement noyé sous l’eau. Je n’ai pas suivi de cours de mécaniques, mais je suis sûr de ne pas être le seul à penser que c’est stupide. Enfin, le happy end final fait vraiment peine à voir, car il reprend l’esthétique en concluant presque sur une belle musique, là où le premier s’achevait sur des cris de folie égalant le rugissement de la tronçonneuse. Expérience assez proche de la médiocrité, Massacre à la tronçonneuse 3 alterne le bon et le pire, ce qui nous fait une très timide moyenne. Malgré un générique d’ouverture réussi, on n’est pas loin du fiasco, et ça, c’est pour la version NON censurée. Fortement dispensable.
Voracinéphile
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le 14 août 2014

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