Dans un monde féerique, l’équilibre naturel de la vie est maintenu en harmonie grâce à des créatures merveilleuses : les licornes. Mais leur pouvoir attire la convoitise du Seigneur des Ténèbres en personne, Darkness (Tim Curry). Il dépêche ses sbires, les monstrueux Cobols, pour s’emparer des cornes des animaux sacrés. Pendant ce temps, Jack (Tom Cruise), un intrépide homme des bois, courtise la séduisante princesse Lili (Mia Sara). Un jour, Jack emmène la princesse profiter d’un spectacle fantastique : l’apparition des licornes. Mais la princesse commet la terrible erreur d’approcher de trop près l’une des licornes et les Cobols, tapis dans l’ombre, profitent de l’inattention de la créature pour passer à l’attaque. Ils s’emparent de la corne et blessent une seconde licorne. Le monde est alors plongé dans le froid glacial de l’hiver. La princesse Lili est enlevé par les Cobols et Jack décide de partir à sa recherche avec l’aide de créatures de la forêt…
Dans la filmographie de Ridley Scott on a un peu trop tendance à faire l’impasse sur Legend. Pourtant, ce film d’heroic fantasy a tout pour séduire : des décors somptueux, des effets spéciaux réussis et une ambiance réellement féerique. Mais Scott, pour monter ce projet fou, a rencontré bien des difficultés et s’est heurté aux dictats des producteurs (qui voient, comme d’habitude, plus l’aspect commercial que l’aspect artistique des films). Scott a été obligé de massacrer lui-même son film et le montage auquel on eu droit les américains (89 minutes) est une catastrophe. En Europe, nous avons eu droit à un montage « bâtard » (94 minutes) mais de bien meilleure qualité que le montage américain. Pour information, le director’s cut avoisine les 114 minutes et est disponible sur le (somptueux) DVD zone 1.
Avant que la tempête du Seigneur des Anneaux ne déferle sur tous les écrans de la planète, les films d’heroic fantasy étaient une spécialité italienne. Dans les années 80, les producteurs italiens ont voulu profiter du succès de l’excellent film de John Milius, Conan Le Barbare (1982). En témoigne des films comme Ator l’Invincible (réalisé en 1983 par Joe D’Amato qu’il a co-écrit avec Michele Soavi) ou The Barbarians (réalisé en 1987 par le réalisateur de Cannibal Holocaust, Ruggero Deodato). En 1988, Ron Howard tente l’expérience avec Willow et le succès est au rendez-vous. On peut aussi évoquer le cas plus récent de Kull le Conquérant (1997) réalisé par John Nicollela, qui fut un échec commercial autant qu’artistique sans précédent.
Le film de Scott, aussi beau soit-il visuellement, souffre malheureusement d’un cruel manque d’action. Il faut attendre la fin du film pour qu’il se passe réellement quelque chose. Toutefois, le spectacle est si magique et les images si belles que l’on peut aisément lui pardonner de ne pas s’être attardé sur les scènes d’actions (le budget du film ne lui permettait d’ailleurs pas d’en inclure beaucoup). Il reste donc des images magnifiques et une galerie de créatures fantastiques conçus par Rob Bottin (Piranha, Fog,Hurlements, The Thing, Explorers, Robocop, Total Recall, Mimic) des plus captivantes.
Clin D'œil :
La musique, dans la version américaine du film, est l'oeuvre du groupe Tangerine Dream. La partition de Goldsmith fut réservée à l'Europe.