Si les live-action Disney ne me font absolument pas envie, celui-là avait quand même la réputation d'être le seul potable. Je me souviens à l'époque de sa sortie, j'étais circonspect en me disant "mais pourquoi refaire ce que le dessin animé faisait déjà" mais avec le temps j'ai lu plusieurs critiques assez enthousiastes.
Et il faut le dire, c'est clairement une réadaptation du dessin animé de 1961 dans l'univers et les code des années 1990. Ainsi, les rapports entre Roger et Anita sont un peu plus égaux, celui-ci ne travaille plus dans la musique mais dans les jeux vidéos, ce qui donne des gags un poil relous, mais permet d'insérer un peu plus naturellement l'idée que Cruella lui a donné de l'inspiration qui va lui faire gagner beaucoup d'argent.
Et surtout, Cruella est une créatrice de mode et c'est la patronne d'Anita, ce qui est quand même bien plus logique qu'une "camarade de classe" en plus de justifier le fait que Cruella a 20 ans de plus qu'Anita, et de donner une raison plus logique au fait qu'elle veuille les chiens. (Bon, après, le fait qu'elle soit purement une méchante rancunière, ça passait aussi.)
Le film s'autorise à foutre des colorations noires et blanches un peu partout (notamment dans le décors de la boite de mode de Cruella) et sait assez bien gérer qu'on peut garder de l'aspect cartoon ou pas : fini les chiens qui parlent (j'ai pris ça comme bienvenue tant c'était la mode à l'époque) fini la course poursuite en voiture, mais on garde quand même les animaux qui s'entraident (avec un plus grand nombre d'animaux) et on garde la même structure narrative. Ha, si, dans celui-ci, la police fait enfin quelque chose, à savoir rechercher Cruella. En même temps, elle fait un truc horrible dès le début du film, qu'elle ne faisait pas dans le dessin animé ...
voler un tigre blanc dans un zoo pour s'en faire une descente de lit.
Et comme Maman j'ai raté l'avion était à la mode, on en fait des caisses sur le fait que les méchants se font mal (en plus on a deux voleurs comme les casseurs flotteurs.) En même temps c'est écrit et produit par John Hugues... le scénariste du premier Maman, j'ai raté l'avion. Le dernier tiers ça n'est que ça, et c'est limite lourd par moment : objets qui tombent, gens qui se font mal, parties intimes électrocutées, bains de mélasse... et les acteurs en font des caisses.
C'est d'ailleurs rigolo de voir qu'on a Glenn Close, Hugh Laurie et Mark Williams (mais si vous savez, le père Weasley dans Harry Potter) en faire des caisses à coup de grimace et d'outrage. Mais bon, visiblement Close s'éclatait en vilaine et elle a insisté pour faire le rôle au point d'écourter une pièce dans laquelle elle jouait. Elle était à fond au point de rajouter des lignes de script pour la rendre encore plus odieuse, et ça se sent qu'elle adore ce rôle. Le reste fonctionne, même si je me suis souvenu en milieu de film que Jeff Daniels... bah, c'est l'autre "Dumb" dans Dumb et Dumber
Si le film fonctionne avant tout grace à des animaux dressés (et super mignons) il y a quelques passages en image de synthèse, qui parfois passent (le fait de mettre des chiens dans un tuyaux) et parfois rendent le tout exagéré (les chiens qui hochent tous la tête en même temps qu'ils regardent un jeu vidéo.)
Au final, on a une production sympathique, qui possède les qualités et défaut des films pour enfants des années 90, mais qui n'a pas hésité à comprendre ce qui était adaptable et ce qui ne l'était pas et à faire des changements nécessaires pour moderniser son film... Mais du coup, je ne comprends encore moins pourquoi les films en live-action adaptés des Disney actuelles sont des catastrophes : ils avaient dès le départ le manuel pour en faire des biens.
Est-ce que je le montrerais à des enfants ? Oui. Mais après leur avoir montré l'original, parce qu'il faut pas déconner.
Possibilité de remake/suite : Bah, y a les 102 Dalmatiens, mais il a la réputation d'être vraiment pas terrible.
Le détail qui me titille : En Angleterre, ils sont sympa de laisser l'éclairage de leur ferme allumée la nuit pour que les animaux et les gens de passages puissent s'orienter.
Suis-je le seul ? : A être partagé sur le fait qu'on ne fasse plus de films avec des chiens dressés. D'un côté, ça rendait super bien à l'écran, les animaux étaient trop mignons et même avec des animatroniques, on a pas ce rendu réel. De l'autre, les animaux dressés étaient souvent maltraités pour donner le rendu voulu et ça brise le coeur.