Je n'ai rien contre la connerie. Oh ! que non.
Pour preuve quand j'avais à peu prés quatre ans j'ai failli périr électrocuté. J'avais deux aiguilles en ma possession. Je me faisais chier. En fin observateur que j'étais déjà j'avais remarqué deux trous dans le mur. Une prise quoi. Enfin bref j'y ai foutu les deux aiguilles pour voir ce que ça donnerait, par pur esprit scientifique. Ça m'a un peu allumé le sang je dois dire, et je peux vous garantir que le mini Saint-John il est ressorti tout chose de l'expérience après ça. Battu à plate couture par la fée électricité pour ainsi dire, y'a même pas eu match. C'est pour vous dire si la connerie ça me connait un peu. Je ne suis pas précisément ce que l'on peut appeler un penseur.
J'ai chié dans une pissotière aussi une fois, vrai de vrai. Mais je me rappelle plus trop les circonstances. Y'a du flou. C'était un pari à la con je crois. Enfin il existe probablement des photos qui s'en souviennent mieux que moi. Et puis de toutes façons c'est bien trop outrancier pour être révélé ici-même, dans le sanctuaire de la culture et du savoir. Ce serait pas raisonnable. La malheureuse anecdote sur mon presque-trépas suffit.
Je n'ai rien contre le Sieur Youn non plus. Oh ! que non. Mieux même, il m'extorquait des rires de philosophe à l'époque où je me levais le matin avec un gourdin d'enfer pour aller à mes cours de fac, à la cafétéria. Il animait le Morning Live dans le temps, vous savez, l'émission qui réveille tes voisins. J'en garde plutôt un souvenir ému.
Là où ça se gâte pour le Youn c'est quand ce dernier décida un jour d'aller déféquer sur le paillasson du Tout-Puissant en livrant sa version toute personnelle des commandements bibliques. Là j'étais déjà plus réticent. Non que je sois bigot. Oh ! putain que non. Dieu m'en garde. Mais on touche pas aux choses sacrées nom de Dieu. Y'en a déjà plus beaucoup des choses sacrées en France. Même la glorieuse devise "Liberté, Egalité, Fraternité" elle a pris dans le cul depuis belle lurette, alors c'est pour vous dire.
Mais de fait le film, il avait rien à voir avec la religion. Il avait pas grand chose à voir avec un film non plus. C'était juste une suite de sketch tous plus marrants les uns que les autres. C'est la téloche qui m'a dit ça un jour, au travers d'une chiée d’émissions dans lesquelles le Youn était invité à se masturber sur son oeuvre d'art, pour le plus grand divertissement de la France entière. Les Inrocks aussi me l'on dit une fois je crois. Mais je sais plus si il y'a eu masturbation. Y'a peut être des photos aussi.
J'me suis dis bon, si personne ne vient poser sa pêche dans la maison du seigneur, je suis pas contre regarder un petit film marrant alors. Parce que j'aime bien me bidonner moi dans l'ensemble. Oh ! que oui que j'aime ça. Je deviens luron devant la bêtise. Je me sens dans mon élément, poisson dans l'eau. Tout comme.
Croyez le ou non, j'ai même raqué 10 euros à l'époque pour visionner l'étron. C'est pas pour essayer de me dédouaner mais j'avais des raisons. C'était un de mes potes qui était comme moi en troisième année de cafétéria qui m'avait offert de l'accompagner lui et deux voluptueuses créatures qui envoyaient de l'infini. Alors comme je suis un peu sagouin sur les bords je m'étais imaginé qu'on se marrerait bien pendant le ciné et qu'on se marrerait peut être même encore plus après.
Ah ! mes amis j'ai pas été déçu du voyage. Dix euros pour me faire chier dans la gueule j'avais payé en fait. Pour sûr que j'en ai pris plein les mirettes du septième art. Un échantillon de septième art à plus de quatre millions d'euros tout de même, parce que c'est le prix qu'il avait coûté ce petit caprice de décérébrés. Et j'ai jamais ri une seule seconde.
4 millions pour foutre le dawa chez des pauvres gens.
4 millions pour mettre à sac un supermarché.
4 millions pour pourrir une chambre d'hôtel.
4 millions pour s'habiller en Hitler (bon ok ça c'est toujours rigolo)
4 millions pour jouer au volley avec la pine en érection.
4 millions pour dessiner une bite dans un champ de blé.
4 millions pour se costumer en bite.
4 millions pour se foutre un doigt dans le cul et le faire sentir à son collègue.
Mais merde les mecs on leur donne 4 millions pour se foutre des doigts dans le cul putain. Vous aurez beau me dire que c'est la même chose pour les types qui "bossent" à la mairie, j'en reste baba. Et qu'il y'ait un caca fumant dans son burlingue qui accepte d'abouler les millions pour financer le bouzin, ça me dépasse encore plus. Le type on lui présente la farce et il dit banco mon coco, j'veux bien que tu te foutes le doigt dans le fion, mais à la condition expresse que tu le fasses sentir à ton poto. Et puis si t'arrives à foutre tes crottes de nez sur un policeman, j'suis même prêt à rallonger la sauce.
Et moi qui suis pareil. Con comme. Moi qui ai même chié dans une pissotière un jour j'vous ai un peu raconté le truc. J'avais même jamais pensé à filmer mes exploits. Jamais j'ai songé que ça pourrait intéresser un producteur friqué, que je pourrais changer ma crotiche en or massif rien qu'en l'exhibant, alchimiste des temps modernes. Jamais j'ai touché un liard pour ma subversion fécale. Je m'étais tout simplement jamais rendu compte de mon potentiel commercial.
Je crois bien que c'est ce jour là que je me suis rendu compte que je manquais singulièrement de culot.
Le pire dans l'affaire c'est qu'on a même pas eu droit au tour de manège magique après la séance. On est rentrés à deux mon pote et moi, à pied, comme des connards.
Estelle qu'elle s'appelait la gueuse qui m'avait captivé. Je sais pas ce qu'elle avait contre moi. Je crois pas qu'elle ait jamais vu les photos pourtant.
Elle était drôlement jolie en tous cas la petite Estelle, avec son espèce de ciel qu'elle se trimbalait dans les yeux. Oh ! que oui elle était jolie. Jolie et parfumée.