Just a bullet

J'aime Tarantino, je suis assez fan, ou tout du moins un gourmand de ses films. J'aime son style, son exubérance, ses dialogues. Jusqu'à ce que j'aille voir The Hateful EIght (titre original, dsl), je m'ingéniais à le défendre : "C'est film de scénario, c'est un renouvellement de son style,...", etc.
D'ailleur, c'est vrai, on lui a beaucoup reproché avec Django Unchained, de s'enfermer dans un style, sans tenter de l'innover. Et, bien que je n'était pas tout à fais d'accord avec ces critiques, j'aime beaucoup ce type de film, c'est vrai qu'on pouvait attendre mieux de Quentin.
Et là, du coup, j’étais content, apparemment, ça allait être cool.
Mais passons à la visualisation.
Je m'était procuré auprès d'un ami, une version illégale dudit film, et l'ait donc attaqué sur mon ordinateur (pas en Ultra Panavision 70 donc) le dimanche. J'ai regardé la première heure, me suis fait chié, j'aie arrêté.
Lundi, une amie me propose d'aller le voir au cinéma. Je me dit, allez, on tente le diable, puis comme ça au moins je vais payer. Et puis au cinéma, pas d'échappatoire possible (à moins de sortir de la salle, mais bon, j'aime pas trop).
J'y vais donc, et m'installe, je me suis tout autant emmerder pendant la première heure et luttait contre le sommeil.
Puis, le rythme s'est intensifié, et là c'est devenu cool. La deuxième moitié et franchement géniale, et on ne la voit pas passer.
Les 8 salopards est un film long, c'est vrai, avec plus de dialogue que d'action, c'est vrai, mais c'est également un film qui se révèle à ceux qui ont la patience d'aller jusqu'au bout, et de ne pas attendre uniquement des scène de bains d'hémoglobine comme Tarantino sait si bien les faire.
Pour ceux qui veulent du sang et de la violence, il y en a, on va pas se mentir. Mais, là, Tarantino s'est renouvelé, il ne s'agit plus de repeindre les murs de rouge vif (cf.Django Unchained). Ici, Tanrantino nous offre une image plus sombre de son cinéma, plus violente, tombant presque dans le gore et le sordide par moment (toutefois brefs et rares), une violence, pouvant être le reflet de notre société. Après tout, Quentin Tarantino dit lui-même qu'il s'agit d'un film d'horreur, qui, dans la grande tradition des bons films de ce genre (cf.films de Roméro par exemple), vient critiquer cette société dans laquelle nous évoluons . Mais je ne vais pas m'étendre sur ce sujet, pour cela je vous renvoie à Joann Sfar : http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Joann-Sfar-prend-la-defense-des-Huit-Salopards.
The Hateful Eight est donc un film de scénario, mais pas que sur le plan du dialogue ou de l'intrigue, dont je n'ait pas parlée, mais qui est vachement cool, un bon petit Agatha Christie, avec Samuel Lee Jackson en Hercule Poirot. C'est un film de scénario également par la double lecture que nous offre ce film, sont discours sur notre regard, avide de balles de revolver, à l'image de S.L.Jackson, qui tire sur un homme déjà mort. Ou de violence gratuite avec les morts inutiles, et notre empressement à fermer les yeux quand c'est dans notre intérêt, à l'instar du général, ou encore le racisme anti mexicains des américains. Je vais m'arrêter là, ce qui ont vu le film comprendrons, les autres je ne vais pas plus spoiler.
Je conclurais avec ceci, allez voir ce film, supportez la longueur, vous serez récompensés. Parce que c'est franchement un bon film, peut-être pas un chef-d’œuvre, mais un grand film certainement.