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Quentin Tarantino nous avait montré ce dont il était capable dans le domaine du western avec Django Unchained en 2012, en décrochant 2 Oscars (scénario et meilleur acteur dans un second rôle pour Christoph Waltz) et 2 Golden Globes (mêmes critères) en 2013. Cette année, il revient en salles avec son nouveau long-métrage « Les Huit Salopards ».


Lorsque j’écris « long-métrage », ce n’est pas un mot vain. Le film possède de réelles qualités pour un western mais perd en puissance par sa longueur et un scénario un peu trop bavard au début. Une nouvelle fois, par le biais du western, il rend hommage à son idole Sergio Leone, grand réalisateur italien du XXème siècle. Reprenant certains de ses acteurs, tel que Samuel L. Jackson, Tarantino nous infiltre dans l’histoire de 7 hommes et 1 femme réunis dans un refuge enneigé, à la manière d’un huit clos sanguinolent. On constate que le réalisateur réussit avec brio à montrer sa maîtrise maintenant reconnue de l’image, finement composée et dont l’esthétisme ne peut pas être reproché, notamment concernant les plans de la diligence dans la neige. L’image est encore davantage mise en avant par le choix de plans larges (de vastes paysages), et l’usage du 70mm panavision, c’est-à-dire l’emploi d’un écran plus large que d’ordinaire.



Un semi huit-clos enneigé aux allures fidèlement tarantiniennes, mais dont les failles sont hélas visibles...



Côté scénario, il est malgré de nombreux défauts assez bien ficelé, car on peut y voir les deux faces de l’action : les arrivants au chalet où sont présents d’autres hommes dans une première partie, et les hommes du chalet qui voient arriver les autres dans un second. Le film est par ailleurs, comme Tarantino en a pris l’habitude, découpé en chapitres. Ce choix en fait un récit narratif tout à fait captivant. Les deux points de vue sont scrutés, le spectateur sait tout, il en sait plus que les personnages mais ne peut rien faire pour leur apporter une quelconque aide.


On peut applaudir le choix des acteurs, qui jouent avec une justesse palpable, et en particulier Tim Roth (Broken, Klondike, …), qui apporte à ce western sanglant une touche d’humour fort appréciable.


Ayant engagé de très bons acteurs, Tarantino réussit le pari d’avoir une bande originale du célébrissime Ennio Morricone, compositeur illustre qui a entre autres musicalisé le film Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone, et qui malgré son grand âge apporte à ce film une magistralité d’une grande beauté, comme le prouve l’obtention du Golden Globe de la meilleure bande originale cette année.


Le film n’est pas tissé de fil d’or, il est tiraillé – et en particulier au début – par un scénario assez verbeux, où la véritable action déterminante n’arrive qu’après 1h45 de film. La première partie du « huitième film de Quentin Tarantino » est ainsi victime de failles, et notamment au niveau des longueurs, menant à des moments quelque peu ennuyants.


Malgré cela, c’est un film plutôt réussi, qui oscille entre esthétisme photographique et un jeu d’acteur excellent et un scénario potentiellement trop bavard ; mais Les huit salopards trouve dans la seconde moitié du film un souffle nouveau (qui n’est pourtant pas celui du blizzard), impulsant un dénouement fluide et dynamique, mais en ne perdant à aucun moment sa finesse.

Ombre-noire
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le 29 janv. 2016

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Ombre-noire

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