Peckinpah Hardcore
Le film va diviser... Encore plus que d'habitude pour du Tarantino, mais sur le plan moral essentiellement, là où les précédents Tarantino décevaient également sur la forme, avec des films...
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le 25 déc. 2015
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Ca fait un moment que Tarantino et moi on ne s'aime plus trop. Django surtout à l'époque m'avait globalement ennuyé avec son final abrutissant et sans saveur, et sa longue heure et demi d'introduction inutile à rallonge. On est clairement loin de l'époque Pulp Fiction où QT savait rester plus humble avec des personnages simples dont on mettait pas trois heures à faire trainer les diverses péripéties. On filmait pas l'histoire avec un grand H, pour en faire un peu tout et n'importe quoi, mais surtout rien en fait.
The Hateful Eight a pour lui de revenir à un univers un peu moins grandiloquent. D'ailleurs le film a tout d'un "mineur" : sorti assez rapidement après django, avec la forme du huis clos. Un chasseur de primes, une captive, 8 type dans une petite maisonnette qui vont s'entretuer.
L'exposition pourtant prend son temps, mais elle arrive bien à retransmettre les différentes tensions au sein du groupes. Il y a une bonne alchimie entre les différents personnages (surtout Russel et Jackson). Le wagon est de plus en plus rempli : on arrive à sentir la tension du flingue, du truc qui pourrait partir à tout moment, cette proximité forcé entre les personnage. Et puis Tarantino retrouve cette capacité à iconiser des personnages avec par exemple une scène de flashback toute faite pour Jackson et qui est franchement réussi. Si certains des personnages sont clairement sous-utilisé comme celui de Madsen et dans une moindre mesure Tim Roth, ceux de Russel, Dern et de Goggins ressortent très bien. Tarantino reste avant tout un très bon directeur d'acteur et les dialogues sont toujours aussi bon.
Dans la deuxième partie le jeu de suspicion n'est pas sans rappelé The Thing tout comme la scène finale d'ailleurs. Si on veux reprocher quelque chose au film je dirais qu'il trouve un peu son climax dans ce milieu de film, et n'arrive pas vraiment à retrouver le summum de tension qu'il avait su accumuler auparavant. C'est un peu triste et il y a surtout ce chapitre entier de flashback inutile qui nous sort un peu du récit principale. Là Tarantino retombe un peu dans ses travers récents - il en rajoute pour en rajouter. Si l'idée du chapitre est sympathique elle est finalement mal exploité, parce que toute seule dans son coin sans réel accroche au reste du récit surtout au niveau de la tonalité. On y retrouve pas toute la tension qui faisait le bonheur du reste du film et cela pose un vrai problème je trouve. C'est surtout que ça va venir réduire la force du dernier chapitre qui reprend l'histoire et qui aurait été plus fort en continuant directement.
Surtout que ce dernier chapitre est ultra jouissif dans son fonctionnement. Si Django m'avait saoulé par certains côté par son aspect un peu moralisateur avec un Dhango plus blanc que blanc - là on sent clairement la force de la relation qui s'est formé entre Goggins et Jackson en quelques instants, un truc au dela de la raison vraiment physique pour le coup. On voit finalement assez rarement ce genre de lien tissé par le sang.
J'ajouterai juste que le format est extrêment bien trouvé, les plans panoramiques donnent une vraie envergure aux personnages. En voir un seul comme ça avec tout le décors autour donne vraiment un effet particulier au film. Ca fait très théatrale, mais ça laisse aussi de la place au personnage de bouger d'être suspect.
De manière générale, le film arrive quand même à faire très bien son boulot, il est captivant même si Tarantino prend encore un peu trop son temps sur certaines parties à mon gout.
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Créée
le 25 janv. 2016
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