Tout ça pour une fille. Quasiment trois heures de film, trois heures pour finalement traiter de manière superficielle l'histoire d'une damoiselle attendu par une corde à noeud coulant à Red Rock. Le chasseur de prime l'ayant intercepté, dit le bourreau (à ne pas confondre avec le vrai bourreau ?), la laisse en vie le temps du trajet jusqu'à Red Rock afin qu'elle soit pendue, comme à son habitude car après tout "personne n'a dit que ce métier doit être facile". Il est donc possible d'approfondir les traits de ce personnage, Daisy Demorgue, qui au demeurant semble être l'élément central qui lie les salopards entre eux, comme le laisse entendre certains dialogues. Mais non Tarantino a décidé qu'un cliché de fille tordue suffirait amplement et on se dit qu'après tout on a du réver. Son personnage est donc complètement eclipsé par les 7 autres salopards ce qui est dommage étant donné les évènements de la seconde partie du film qui semblent sortir de nul part, mais symptomatique de l'ensemble du film. Il y a bien une énigme digne d'un Cluedo à un moment (je crois) mais l'on se noit dans des dialogues passionnants sur la Guerre de Sécession ou alors à essayer de comprendre la cohérence de l'ensemble des comportements de chaque personnage. Tarantino a tout de même eu la délicate attention de glisser un entracte entre les différents chapitres de son film. Oui parce que les références à des oeuvres cinématographiques d'autres réalisateurs c'est terminé. Tarantino découpe son film en chapitres et ce en référence à un (des) grand film Kill Bill de Tarantino. Vive l'autosuffisance. Le film n'est toutefois pas médiocre. La musique, la nigga attitude, le fait que pour une fois on ressent une vraie liberté à choisir lequel des salopards on va garder au fond de notre coeur (si vous cherchez un gentil le titre the Hateful eight devrait vous mettre sur la piste) la retranscription minutieuse de la guerre de Sécession, les rires nerveux étrangement communicatifs des personnages, l'ironie du speech d'un bourreau anglais sur la justice et la violence gratuite font qu'on passe un bon moment. Mais teinté de l'amertume du "ça aurait carrément pu être mieux".

Clara_Princ
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le 18 janv. 2016

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Clara_Princ

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