Le huitième Vénère.

The Hateful Eight, qui ne fait pas du tout référence au nombre de protagonistes mais à la place du film dans la filmographie de Tarantino (8eme film, le H étant la 8eme lettre de l'alphabet m'est avis qu'il s'est plut à écrire "the 88" sur les feuilles de tournage mais je m'égare), the 88 donc nous amène à nous poser une question, sans y répondre: un bon personnage peut il être "gentil".
Car même si l'on nous présentera plusieurs situations manichéennes, aucun compas moral n'émergera, aucun personnage tiendra une ligne morale, et ce dû au fait que nous sommes à un instant figé d'un voyage: chacun sera entre son départ et son arrivée, chacun sera vacillant puisque chahuté par la houle du temps fixe, entre la naissance et la mort, entre le couché et le réveil, ni au début ni à la fin mais entre les deux, dans ce laps de temps où tout est en mouvement et notre corps tombant ne ressent pas son propre poids.

Ce film est une chute vertigineuse vers le plus sombre de l'âme de l'homme moderne, avare, cupide, égoïste, vaniteux et impie, où il sera seul à ne pouvoir contempler son parcours que du fond du ravin dans lequel il s'est jeté à corps perdu, confondant ses pulsions et ses besoins, son désir et son bonheur.