D'un côté un réalisateur qui demande lors d'un casting à une fille de faire des choses sexuelles explicites, mais qui ensuite ne la retient pas (ce qui est quand même son droit le plus absolu). De l'autre côté la nana déçue de ne pas avoir été retenue se venge en déclarant que le casting n'est qu'un prétexte de vieux cochon pour mater. Entre les deux versions, la justice, les féministes et la cohorte des bien-pensants ne vont retenir que la seconde. C'est le sujet du film. Or ici c'est le film qu'il faut juger pas autre chose, eh bien oui des réalisateurs qui se font manipuler par des filles qui leur racontent ce qu'ils attendent d'elles, ça existe (il n'y a pas que les réalisateurs d'ailleurs), le délit de harcèlement jugé interprété de façon abusive et jugé à charge, ça existe, l'attirance sexuelle entre réalisateurs et actrices, ça existe aussi… et Brisseau montre tout ça en allant bien au-delà du politiquement correct. Comme il l'est dit dans le film "Pourquoi dès qu'il s'agit de sexe, les choses deviennent-elles si compliquées ? Les scènes les plus belles sont deux scènes érotiques, l'une au restaurant tout en suggestion, l'autre très explicite puisqu'il s'agit d'un trio lesbien en nu intégral (au passage j'ai bien aimé la vanne envers la pudibonderie américaine, les nanas qui viennent de faire l'amour toutes nues et que l'on voit après dans le plumard les draps relevés jusqu'aux aisselles). L'acteur principal est excellent, deux des filles sont très belles et jouent parfaitement leur rôles, la troisième n'est hélas pas très bonne. Maintenant l'idée d'introduire une dose de fantastique (d'où le titre) ne m'a pas paru très judicieuse. Un film à voir pour la force de son propos et pour son originalité même s'il a des défauts.