C'est parti pour la liste des "classiques Disney que j'avais pas vu" avec les Aristochats que j'évitais depuis des années, ayant peur de me faire un peu chier.
Et... je me suis effectivement fait un peu chier. Ce film est un croisement du scénario des 101 Dalmatiens (des animaux doivent échapper à un humain qui veut les tuer) et de La Belle et Le clochard (la rencontre de deux animaux de classe différente) mais en moins inspiré. J'ai limite eu l'impression qu'un gars chez Disney s'est dit "on a trop de films avec des chiens, il faut faire un film avec des chats !!" et que Walt Disney lui a répondu "oui, oui, faites ça, et foutez moi la paix. Maintenant sortez de ma chambre d'hôpital, j'dois mourir, là."
Les personnages sont pas super attachants (surtout Marie qui m'a agacé à chacune de ses répliques) et ils sont poursuivis par l'un des méchants les plus mou du lore Disney. Là encore, en comparaison avec les 101 Dalmatiens où Cruella vole le film par sa méchanceté, ici t'as Edgard, un mec qui est obligé de servir les chats de sa patronne comme des princes, alors que lui-même vivote dans une chambre de bonne misérable. Le gars pourrait s'en sortir s'il attendait quelques années de toucher un héritage et de se débarrasser des chats, mais non, il est tellement stupide qu'il préfère... les abandonner. Le mec essaye même pas les tuer. C'est dire à quel point il représente pas vraiment une menace.
Mais surtout, il y a un manque flagrant de péripéties dans ce film : il faut attendre vingt minutes pour que Duchesse et ses enfants soient perdus dans la nature, puis après ça monte lentement à Paris. T'as deux scènes d'actions, une rencontre avec deux oies anglaises et c'est globalement tout. Le scénario est tellement peu palpitant qu'il y a même 10 minutes basées sur Edgard qui doit récupérer son chapeau auprès de chiens qui dorment ou sur une oie qui est bourrée.
Et puis, il y a la séquence "Tout le monde veut devenir un Cat." Je l'attendais beaucoup, vu que c'est un morceau culte, et... bah, même là, j'ai été un poil déçu. J'imaginais ça encore plus fou que ça ne l'est en vérité. Mais oui, ça reste la scène la plus cool du film et de loin.
Après, je suis méchant. Dans l'ensemble, ceci dit, ça va : le côté Xerox ajoute un charme que j'aime bien à ce genre de productions de la fin des années 60. On a Maurice Chevalier qui chante sa dernière chanson, y a des gags visuels sympa, quelques trouvailles par-ci par-là, certains personnages secondaires sont cool (je pense au notaire encore fringant à son age) mais c'est assez déconnecté d'une histoire qui manque globalement d'enjeux.
Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Oui. C'est les Aristochats. C'est littéralement un des trucs les plus inoffensif sur lequel ils pourraient tomber.
Possibilité de remake/suite : Après la diffusion du film, j'ai appris l'existence d'un long métrage d'animation de Chuck Jones nommé Chat, c'est Paris dont le scénario ressemble et qui est sorti 10 ans auparavant. Je me dis que je m'aventurerais peut-être à le voir.
Le détail qui me titille : Les anachronismes sont quand même assez légion : le Jazz à Paris avant la première guerre mondiale, le chat hippie, une race de chien qui n'existait pas à cette époque et surtout... la mention d'une place Charles de Gaulle. En 1910.
Suis-je le seul ? : A me dire que vu qu'aucun de ces enfants ne se ressemblent au niveau du pelage, ça n'est peut-être pas la première fois que Duchesse à fricotée avec des mauvais matous.