Vives, colorées, bon enfant, les aventures des As de la Jungle réjouissent autant qu’elles déçoivent du fait d’un manque d’originalité flagrant : le passage de la série animée au grand écran souffre d’un scénario trop restreint qui ne parvient à tenir la distance. L’ensemble s’essouffle trop rapidement, et on le déplore. Récit des origines imbriqué dans un autre récit des origines dans lequel on ne retrouve pourtant pas toutes les figures – quid du phacochère à la Presley ? – : les différentes histoires s’emboîtent de manière trop mécanique pour convaincre. Demeurent des personnages adorables, notamment ce gorille castagneur ou encore ce couple formé lors d’une hilarante scène de déclaration d’amour, à ne manquer pour rien au monde. Une idée scénaristique frappe pourtant : faire du méchant à combattre – d’ailleurs magnifiquement doublé par Richard Darbois – un terroriste en puissance, capable de réduire toute une population en esclavage afin de réaliser ses bombes. Triste réalité, mais résonance pertinente avec une actualité dans laquelle le film, aussitôt, se positionne, ne serait-ce de la manière la plus anodine. L’animation, de grande qualité, contribue au vif plaisir ressenti devant ces justiciers de la jungle. Alors on s’amuse, on s’émerveille pas instants, on rit aussi, et c’est déjà pas si mal.