Entre le fascinant La Cité sans voiles et le très solide Les Forbans de la nuit, Dassin donne là son film le plus faible de sa période américaine. L’histoire de cette famille grecque expatriée (autobiographique donc) où le fils revient pour venger le père, victime d’un commerçant aux pratiques maffieuses, est pleine de bonnes intentions mais reste le plus souvent maladroite et peu inspirée. Les personnages sont taillés à la hache, leur psychologie peu vraisemblable et le scénario comporte quelques invraisemblances fâcheuses. Richard Conte ne se tire pas trop mal du difficile rôle principal mais Lee J. Cobb en fait beaucoup trop dans un rôle il est vrai caricatural et Valentina Cortese est totalement dénuée de féminité et de charme… Finalement, le meilleur de la distribution est au crédit des seconds rôles, tels Jack Oakie et Barbara Lawrence (féminine et sensuelle, elle !) Terminons sur une note positive : la réalisation de Dassin, précise, nerveuse et globalement sans reproches… Dommage que le fond ne soit pas à la hauteur de la forme, défaut rédhibitoire qui deviendra récurrent dans la suite de l’œuvre de Dassin.
Maqroll
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le 14 juil. 2013

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