Hormis un beau générique s'appuyant sur les lignes géométriques d'une ville portuaire et la lumière si particulière du littoral de la Manche, l'histoire de cette jeune retraitée qui peine à trouver ses marques dans une nouvelle vie oisive ne m'a guère emballé. Teinte en blonde, vêtue à l'occasion d'un jeans, la comédienne Fanny Ardant se donne beaucoup de mal à banaliser son image et donc à rendre crédible une romance avec le prof d'informatique d'une vingtaine d'années son cadet rencontré au club du troisième âge. On aimerait voir dans ce trentenaire un peu marginal la parenthèse qu'il revendique être, soit un homme qui ne parle pas d'avenir ni d'engagement, mais se propose juste en posant sur sa conquête un regard différent de lui insuffler une nouvelle énergie. Séparé par l'âge et la condition sociale, le couple s'annonce déséquilibré et, au final, assez peu crédible. Patrick Chesnais, et encore davantage Laurent Lafitte, servent de faire-valoir à une actrice qui semble s'amuser à briser son image d'élégance et de distinction. En tout cas, beaucoup plus que moi, trompé en quelque sorte par un titre très beckettien qui ne tient guère ses promesses, au-delà d'un convenu et inoffensif film.