Filtre magique.
Même s’il n’est pas aussi approfondi que ne le sera In The Mood For Love six ans plus tard, Les Cendres Du temps marque déjà l’empreinte indélébile d’un réalisateur ayant décidé de consacrer sa...
Par
le 11 avr. 2013
16 j'aime
6
C'est avec une haute attente de la part de ce long métrage que je suis entré dans la salle de cinéma.
Malheureusement je fus déçu et en voici les raisons :
commençons par les points positifs :
le film est un parti pris artistiques, les couleurs se concordent dans une vision harmonieuse, ainsi chaque plan est très agréable à voir. On peut citer par exemple les nombreux paysages désertiques et descriptif qui captivent autant qu'ils subliment.
Le montage de son coté est aussi bien géré on assiste à des transitions travaillées sans pour autant être merveilleuses qui offre une cohérence appréciable et simple à suivre.
La musique est pour sa part très bien intégrée et permet une immersion totale sans pour autant être trop lourde elle vient fluidifier le récit.
Maintenant les points négatifs :
et vous comprendrez assez vite que si ce paragraphe est trois fois plus long que le premier il témoigne de mon avis négatif sur le film.
Pour rester dans le cadre de l’œuvre je tient à parler de la longueur des scènes : elles sont interminables. Leur poids est si important qu'elles s’essoufflent et amoindrissent la portée de l’œuvre, en effet on se sent piégé dans un récit qui s’essouffle par des scènes longues et peu intenses donnant l'impression d'une lenteur inexorable.
Les dialogues sont certes intéressant et présentent un aspect philosophique certain mais leur manque de vitesse accablant nous fait ressentir chaque blanc et chaque pause comme une interminable attente qui fait souffrir le spectateur.
On pourra parler de personnages intéressant comme cette princesse schizophrène tantôt indépendante et intrépide tantôt pleureuse et blessée qui est symptomatique des défauts du film.
Elle possède toutes les qualités qui en font un personnage bien écrit : complexe, mystérieuse, jolie bien joué cachant un secret qui force la compassion à travers un sentiment de pitié, pourtant gâchée par une lenteur écrasante qui vient étouffée son intensité d'écriture par une atmosphère d'ennui.
Je suis presque attristé de devoir parler de personnage comme la femme aux œufs comme d'un vulgaire PNJ de skyrim car elle est touchante mais inexploitée. Chacune de ses apparition dans le cadre est similaire sans réel changement ou évolution, une figure terne et maladroite qui possède un potentiel inexploitée dans la densité du scénario. Au final son arc narratif se finit par une simple résolution de problème banal ayant nécessité l'aide d'un héros banal : c'est misérablement prévisible ce qui enlève tout le mérite de cette péripétie.
Bien que cela soit désastreux le traitements des autres personnages et encore plus abominable à mon sens le jeune guerrier pied nu ne m'a jamais fait ressentir quoi que ce soit à mon plus grand regret, partagé entre la méfiance du protagoniste, l'agacement devant son orgueil apparent ne m'a jamais permis de l’apprécier à sa juste valeur devenant au même titre que la jarre de vin un élément scénaristique. J'espère que ce n'est pas le cas de tout le monde mais je n'ai rien ressenti pour lui lorsque sa vie était menacée ou encore lorsqu'il fut blessé, il résume ici un jugement incertain de personnage qui représente la majorité des personnages du film.
C'est donc sur cette optique que tous les combats deviennent alors insipide et sans enjeux véritables. On assiste à une succession de différentes actions entre des hommes tapant confusément ce que la caméra nous permet de voir. Articulant leurs bras portant un sabre confus dans un vide supposé sans que l'on puisse réellement comprendre ce qui se passe à l'écran. Le spectateur se perd devant une suite d'image en arrêt saccadés d'actions molles et floues aussi perplexes que maladroites. Ne comprenant les événements auxquels ils ont assistés qu'après leur explication et décortication par les autres personnages, je citerai comme exemple l'affrontement du guerrier aveugle avec la meute de bandit.
Une meute de bandit qui marche en troupeau se livrant dans une boucherie sauvage des plus plaisantes qui offre bien des scènes satisfaisantes car il faut avouer que les plans grouillants de ces animaux sont les plus réussis.
Enfin après une histoire qui s’essouffle tend elle s'étire douloureusement avec des espaces vides de sens et de sons comme les fameux dialogues évoqués plus haut.
Je suis déçu, c'est avec nostalgie et une idée que je me faisais du film que je regarde mon ticket.
Nous n'assistons pas à un film original et novateur mais à un film qui essaye de l'être, un alpiniste qui grimpe de part en part d'une montagne trop imposante pour lui. Le cœur emplit de convictions touchantes, la tête naïve d'un enfant qui croit encore en des rêves perdus d'avance. Et c'est lorsqu'on comprend ça que sa chute n'est que plus accablante et frustrante car c'est un film possédant une centaines d'atouts majeurs noyé sous un océan de médiocrité non voulu.
Créée
le 12 févr. 2018
Critique lue 978 fois
5 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Les Cendres du temps
Même s’il n’est pas aussi approfondi que ne le sera In The Mood For Love six ans plus tard, Les Cendres Du temps marque déjà l’empreinte indélébile d’un réalisateur ayant décidé de consacrer sa...
Par
le 11 avr. 2013
16 j'aime
6
Il y a d'abord un doute gênant sur la version présentée sur ce DVD à la sortie inattendue et peu commentée : les dix minutes de moins par rapport au "métrage officiel" inquiètent un peu quand il...
Par
le 15 juil. 2016
11 j'aime
C'est avec une haute attente de la part de ce long métrage que je suis entré dans la salle de cinéma. Malheureusement je fus déçu et en voici les raisons : commençons par les points...
Par
le 12 févr. 2018
5 j'aime
2
Du même critique
Le Tome 21 achève l'arc de la Tour de conviction mais aussi il me semble l'air des châtiments. Divisé en deux parties la première est plutôt moyenne puisqu'il s'agit du duel entre Mozgus et Guts qui...
Par
le 23 janv. 2020
9 j'aime
Le Tome 15 reprend lors de l'introduction de Rosine la troisième apôtre que Guts prendra en chasse. Cette dernière étant une enfant battue et malheureuse apporte une dimension plus subtile à la...
Par
le 23 déc. 2019
9 j'aime
Moi, LeRoiDePeste, c'est en conquérant que je m'adresse à vous, car avant de pouvoir commencer ces lignes il me fallu finir Nine Parchment. Ce jeu, c'est pas un jeu, c'est Bakdad, quand tu le finis...
Par
le 11 nov. 2018
8 j'aime
3