Les champions d’Hitler est un documentaire de Jean-Christophe Rosé et Benoît Heimermann qui s’inspire d’un livre éponyme de ce dernier. Il montre l’instrumentalisation du sport opéré par le régime nazi pour promouvoir son idéologie. En effet, le sport s’avéra un moyen idéal pour prouver la supériorité allemande et aryenne au reste du monde. Toutefois, Hilter, lui-même piètre sportif, n’était pas très enthousiasme à cette mise en avant du sport, c’est son ministre de la Progagande, Jospeh Goebbels, qui fut l’un des premiers à comprendre que le culte du corps et de l’activité physique pouvait servir la cause nazie. D’autant que pour le IIIème Reich, le sport a des allures martiales qui prône des valeurs telles que l’ordre, l’obéissance et la discipline, autant de valeurs qui permettront de former de bons petits soldats.
La propagande à outrance du régime passait notamment par une utilisation intensive des caméras qui permet à ce documentaire de bénéficier de nombreuses archives restaurées et colorisées.
En ces temps des pionniers, sport et aventure ne font qu’un et l’on retrouve parmi les héros allemands des alpinistes, des pilotes automobiles et des zeppelins mais l’apothéose doit survenir en 1936 avec les jeux olympiques d’été de Berlin qui doivent consacrer ‘l’homme nouveau” et démontrer sa supériorité.
Auparavant, cette même année, il y aura les jeux olympiques d’hiver de Garmisch-Partenkirchen où les allemands connaîtront un demi-échec en ne se classant que deuxième au tableau des médailles très nettement devancés par la Norvège.
L’Allemagne prendra sa revanche au cours des jeux de Berlin en imposant sa domination au classement final. Mais derrière cette victoire comptable le vrai héros de ces jeux se nomme Jesse Owens qui parviendra à glaner 4 médailles d’or dont une en saut en longueur lors d’un formidable duel avec le sauteur allemand Lutz Long. Le triomphe de cet athlète noir américain est évidemment un véritable camouflet pour le régime qui souhaitait démontrer la “supériorité de la race blanche”.
Un documentaire qui permet de mettre en exergue l’omniprésence de la propagande, de l’image et du symbole dans l’idéologie nazie et de constater que certaines “innovations” ont perduré comme le cérémoniel du relais de la flamme olympique ou encore la façon de filmer le sport et les principes quasi fondateurs posés par Leni Riefenstahl dans son œuvre Les Dieux du Stade.
Mais dans sa quête de l’Olympe l’homme nouveau n’est pas infaillible et, comme un fabuleux présage de l’avenir du IIIème Reich, tous les héros d’Hitler n’échapperont pas une destinée tragique.
Pour les prolongations, direction Le café sport