Merci...

Rare sont les films qui changent notre vie intimement et émotionnellement aussi profondément. Les chansons d'amour en fait partie. Ce film me fait pleurer à chaque fois (avec la terrible dernière réplique du film aussi tragique que vraie). Je ne compte plus les fois ou je revois le film, ou que j'écoute Alex Beaupain, son album étant le film lui même. Des musiques impeccables, des paroles fines, drôles, sobres et émouvantes. La mise en scène est discrète mais chaque plan est très fort et montre le lien ou l'absence de lien ou de compréhension des attentes entre les personnages. Pas de mélancolie niaise, superflue, grandiloquente. Ici l'émotion est omniprésente, intense et vraie (comme le passage de Chiara Mastrioanni dans le parc ou la discussion à la fin du film dans le cimetière entre Louis Garrel et Ludivine Sagnier).

La sexualité prends toutes ces formes, homme/femme, homme/homme, homme/femme/femme pour tenter de convenir à chacun des parties. Ce n'est pas un film sur la bisexualité ou l'homosexualité. Il n'y a plus de modèle de couple, plus de majorité, plus de relation traditionnelle ou à l'inverse non-conventionnelle. Non il n'y a plus rien de cela. Il ne reste que ce dont a besoin chacun des personnages pour être heureux et aimer ou être aimer. Ce film est également un film sur l'absence et sur la gestion de l'absence de l'autre (émotionnellement, intimement ou physiquement).

On dis que ce film est parisien. Oui il l'est. Paris est d'ailleurs un personnage du film pour moi. Cependant, la force émotionnelle traverse et dépasse la géographie de cette ville (et j'ai été touché en province et étudiant).

J'avais 21 ans lorsque j'ai vu le film et c'est encore aujourd'hui le seul film que j'ai vu deux fois au cinéma et je remercie Christophe Honoré et surtout je crois Alex Beaupain de m'avoir appris à savoir ce que veux dire le verbe "aimer".