Les chats sont à l'affiche dès les origines du cinéma. La première vidéo de chats est probablement Boxing Cats de Dickson (au Salut historique en 1891), tourné en 1894 dans l'atelier (le « Black Maria ») de son camarade et producteur Thomas Edison, inventeur du Kinétoscope. C'est via cet appareil que Boxing Cats est visible à sa sortie, le cinématographe et les projections à l'écran étant pour l'année suivante (projections privées en mars, publiques en décembre 1895, le tout orchestré par les frères Lumière). Boxing Cats pourrait être la publicité d'un type de spectacles envisagé par Edison qui n'aurait pas vu le jour.
Pendant vingt secondes environ des chats sanglés échangent des coups de patte sur un ring à leur taille. Le match se déroule sous le regard d'un homme amusé, possible arbitre distrait (et spectateur enthousiaste). Les Lumière reprendront le même principe et les mêmes conditions de combat dans un court produit en 1898 (Chats boxeurs), bien plus paisible et cérémonieux. Leur Déjeuner du chat (1897) serait le premier film à montrer une interaction entre l'Homme et l'animal.
La représentation des animaux n'a cependant attendu ni Dickson/Edison ni les Lumière. C'était le sujet principal des pré-films de Muybridge (l'autre étant les mouvements humains), notamment dans American Bison Cantering ou La chienne Maggy. Le 'film zéro' parmi parmi les pré-films, Sallie Gardner at gallop (1878, préparé depuis 1872), avait même pour vocation de déterminer si un cheval quittait le sol pendant son galop (ce qui fut confirmé).
Le concurrent de Boxing Cats au titre de pionnier, Falling Cat (1894) de Marey, vise d'ailleurs à recomposer les mouvements du félin. Boxing Cats n'a pas ces prétentions documentaires, c'est une simple comédie qu'on pourra juger de mauvais goût même si elle s'arrête avant la cruauté. Les fan-cats les plus gourmands pourront se tourner vers The Private Life of a Cat (1944), troquant les 20 secondes expérimentales de Boxing Cats pour 22 minutes de plaisir.
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