Saint Seiya, les guerriers d'Abel, un film d'animé comme les autres ou un peu moins bien

Ce film m'a tout simplement horrifié. Par contre j'ai bien aimé l’ambiguïté de la relation entre Athéna et son frère, c'est dans le même esprit que les hommes efféminés comme Shun ou Aphrodite.
Voilà pour ce qui est des compliments (si, si, ç'en est)
Pour le reste bon, l'histoire se résume à => apparition du grand vilain méchant super fort
-texte du GVMSP : aha je dois détruire la terre parce que euh... j'ai perdu la raison quelque part, voyons, voyons, ah la voilà, -tousse, éructe- les humains se sont rebellés par le passé alors le dieu le plus puissant (périphrase inutile pour dire Zeus) leur a envoyé le châtiment de l'inondation (qui a dit déluge ?) et euh bah moi maintenant j'ai été envoyé. Je suis aussi fort que lui et je vais refaire la même chose parce que euh, est-ce que les humains se sont rebellés ?
-Athéna : je ne sais pas il n'y en a pas dans ce film, c'est juste des bâtiments qui brûlent.
-Abel : hum allons faire mumuse dans la rivière
-Athéna : rivière, rivière, c'est un genre de route pavée submergée, les dessinateus devaient trouver ça trop sale le lit d'une rivière.

Voilà pour l'intro, ensuite Abel boit une tasse de thé chez Saori (un imbécile a suggéré que c'était du café sur wikipédia, tu vois pas qu'elle tient une théière en porcelaine ? Spèce d'abruti va !) à coté de lui trois personnages en armure se tiennent inclinés (je... je suppose qu'il fallait les présenter et que les dessinateurs ne savaient pas quoi leur faire faire)
Et là apparaissent nos fameux héros, ils étaient partis faire je ne sais quoi dans les bois, pas pour cueillir des champignons en tout cas, j'ai bien regardé ils n'avaient pas de panier. J'en profite pour souligner qu'ils sont censés protéger la fille aux cheveux orchidées, mais bon il fallait que la petite Saori soit seule pour se faire aborder par son frangin. C'est sûr que quatre chevaliers qui matent les retrouvailles des deux tourtereaux c'est moins glamour.
Bref.
Seiya exécute une galipette où il finit sur le derrière, sans doute pour illustrer le coté comique du protagoniste. Heureusement ça n'arrive jamais pendant les combats, il sait différencier vie privée et vie professionnelle.
Abel leur explique qu'ils peuvent se casser, il protège Athéna des méchants invisibles, il a même amené des copains ! (pourquoi d'ailleurs ? C'est un Dieu non ?) ainsi il pique le boulot fictif des trois chevaliers de bronze.
Bon, réaction de Seiya => c'est impossible, ce n'est pas possible et ce n'est pas vrai (pour varier) le tout répété sans modération. Décidément ce garçon a le QI de son casque.
Il essaie d'approcher, et esquive remarquablement une droite (j'avoue, très beau geste) et... se fait tabasser par l'un des deux blonds, (ne me demandez pas de les différencier je n'en vois pas l'utilité, il y en a juste un qui peut rallonger ses cheveux) parce que faut pas s'approcher, avant il pouvait rester près d'Athéna, plus maintenant. L'agresseur se justifie par les dialogues les plus horribles du film, je renonce à perdre du temps à les détailler. C'est juste une scène qui montre que ces gens sont méchants. Pour clore à cette raclée Abel dit qu'il ne veut pas gâcher les retrouvailles de sa soeur en versant du sang. C'est vrai qu'il aurait pu lui faire pire, comme annoncer qu'il allait détruire le monde. Sa soeur d'ailleurs réagit autant qu'un légume en regardant son chevalier qui se fait durement molester et qui pourrit son petit escalier.
Ah oui, il y a quatre ou cinq chevaliers d'or qui ont été ressuscité par Abel, il y a une séquence inutile mais assez jolie sur les chevaliers qui sortent de leur tombe aussi frais que la rosée du matin, la décomposition c'est pour les tapettes.
Ils viennent renforcer la garde personnelle d'Abel, parce que décidément il n'a pas confiance en lui ou aime être bien entouré (et que du gratin, faut être or minimum, pas les souillures de bronze)
Voilà voilà, nos héros rentrent chez eux en larmes en disant que ce n'est pas possible et que c'est absurde (vous voyez je ne suis pas le seul à être blasé par ce film !)
Abel & Co sont au temple de Corona je crois, le frère s'occupe comme il peut avec sa soeur, c'est-à-dire avec quelques clichés mignons de quelques secondes. L'apocalypse ? Oh plus tard, c'est pas important. Oui bien sûr pourquoi cette incohérence ? Allons un peu de logique, s'il se barre avec sa frangine et nous fait subir le châtiment de l'inondation... et bien le film s'arrête ! Notez bien ceci : quand ton intrigue se casse la gueule, tu auras beau essayer de la rattraper avec n'importe quel prétexte débile, non seulement elle se vautrera quand même, mais en plus ce sera bien plus ridicule. Quand on part sur une mauvaise idée, soit on a un talent fou et on la corrige avant de trébucher soit on en trouve une autre.
Pour revenir au film, d'un coté les héros se lamentent, de l'autre Saori se rebelle. Enfin, se rebelle; disons que j'ai mis du temps à comprendre. Elle s'incline, elle a retrouvé son sceptre, (pendant un court instant j'étais persuadé de savoir où elle le cachait mais à la réflexion non, ce n'est pas possible même en le pliant) tout va bien et là se déroule le combat le plus ridicule de toute l'histoire elle fait briller son sceptre. Abel sent que c'est une attaque, (fallait deviner pourtant) et la fait arrêter par la simple volonté de sa pensée et il... la bute. Oui, ils étaient très éloignés et ne s'aimaient pas tant que ça en fait. Rassurez moi, je ne suis pas encore tout à fait initié aux chevaliers du zodiaque, Saori ne se fait pas tuer à chaque fois quand même ? D'accord dans les douze maisons c'était presque crédible, mais j'ose espérer qu'il ne s'agit pas d'une généralité.
Au fait ils discutent un peu avant, elle fait le discours classique de la fille qui aime la Terre et lui il demande pourquoi elle aime tant les humains. J'aimerais que ce cliché disparaisse ou qu'il soit soumis à certaines conditions. Je développe, quitte à mépriser les humains il pourrait avoir au moins un faciès un poil dissemblable de celui de nous autres misérables mortels. Ou alors une autre façon pensée, une philosophie, que sais-je ? Ce ne sont pas les idées qui manquent. Et tant qu'à faire, que les humains en question ne soient pas montrés sous leur portrait le plus reluisant (et encore quand on en montre, je rappelle qu'on ne voit personne à part des bâtiments dans le monde) il y a beaucoup de raisons susceptibles de pousser une entité supérieure à haïr notre espèce. Abel pourrait au moins se justifier ! Mais malheureusement je m'égare.
Nos héros qui s'étaient dispersés (parce s'ils restent ensemble trop longtemps ils se battent) reçoivent le même message télépathique de Saori qui meure. J'épargnerai encore une fois une réplique illogique et navrante. Grâce à leur super radar détecteur de Déesse ou je ne sais quoi d'autre ils se rendent tous au temple de Corona pour sauver leur Athéna morte. (ou s'assurer qu'elle est bien morte je ne sais plus) Seiya a une longueur d'avance et il affronte un chevalier blond sacré qui passait par là.
Pendant ce temps les autres, Hyoga, Shun, Shiryu se réunissent sur le flanc de la montagne (oui le temple est au sommet d'une montagne, on aimait les escaliers à l'époque) sur une corniche précisément. Bien sûr ils ne pouvaient pas se voir de loin et se rejoindre, il faut une rencontre à la chevalier => Shun glisse et chute dans le vide pile quand Shiryu peut le rattraper (à noter qu'il le rattrape un peu plus bas donc en fait Shun l'a croisé mais ne s'est pas arrêté pour lui serrer la pince, ce à quoi le chevalier dragon a cru bon de remédier.)
Ensuite il se passe une action navrante. après un dialogue inutile (ils n'ont aucune perspicacité, ils répètent dix fois des informations que tout le monde avait déjà compris) les chevaliers décident de se séparer pour se retrouver tous ensemble au temple de Corona. Mais enfin ? N'y a-t-il que moi que ça révolte ?
-Oh et si on se séparait pour aller au même endroit ? Pourquoi on prendrait la même route ? Je ne suis même pas sûr qu'il y ait trois chemins en plus ! Bien sûr ils se sont arrangés par une ellipse, mais j'aurais bien aimé voir comment ils comptaient prendre trois chemins bien différents sur une corniche !
Du coté de Seiya ce n'est guère mieux, celui-ci se fait tordre de partout par les attaques du chevalier sacré, son corps me fait penser à Luffy mais bon. Les attaques qu'il encaisse sont esthétiquement réussies mais elles ne causent que des fêlures sur son armure et des coups de crayons sur la peau. N'oublions pas que dans les mangas la physique est inversée, la pierre c'est fragile et le corps humain c'est du solide. ça saigne juste un peu. Franchement c'est à se demander pourquoi ils portent des armures (Shiryu l'a compris c'est pourquoi il passe son temps à l'enlever pendant le combat sans se servir de ses mains) Bien sûr Atlas (appelons-le par son nom) ne sait pas quoi dire et, pour se justifier du mépris qu'il éprouve à l'égard de notre héros équin l'accuse de sa faiblesse (oui bon comme dans tous les mangas) et explique qu'il comprend ainsi pourquoi Athéna l'a abandonné (la quasi-seule fille du film étant morte, je me demande s'il sait qu'il vient de faire un euphémisme.)
puis ayant mis ko Seyia, il part se balader sans l'achever.
Selon le schéma typique des mauvaises adaptations de série animées (situation initiale, éléments perturbateurs, quête, combats ou les héros perdent puis gagnent, combat final, épilogue)
nous arrivons aux combats à la chaîne, car oui les chevaliers s'ennuyaient et sont partis se balader au lieu de protéger Abel et de tuer chaque chevalier un à un lorsqu'ils se présenteront. Les rencontres n'étant jamais aléatoires, comme dans la vraie vie, chacun à son adversaire qui lui correspond.
Plutôt de décrire ces combats qui n'ont qu'un intérêt visuel, je vais me concentrer sur les idioties présentes durant ces séances de pugilat aux riches effets pyrotechniques.
--> les armures des chevaliers d'or, tout connaisseurs que vous êtes vous savez qu'elles sont indestructibles, ça n'a choqué que moi qu'il y en ait une de détruite tous les quarts d'heures ? Ce genre de non-respect des lois de l'animé ne vous a pas dérangé ?
--> le nouveau design des armures de bronze, c'est moche ! Déjà les héros ont oublié le pagne en bas en allant faire pipi dans les bois, leur pantalon moulant est simplement horrible. De plus c'est quoi cet espèce de plastron de plates que porte Seiya ? Il était très bien son protège-coeur. Pourquoi faire de quelque chose de beau un truc laid ?
-->Pourquoi toujours ces attaques relatives ? on essaie une première fois, ça marche pas (ça plante royalement même). on fait intervenir un flash-back triste de dix minutes et la même attaque un peu plus sublimée dégomme le méchant vachement supérieur. Ensuite pourquoi c'est réservé aux gentils ? Les méchants ils n'ont pas de vie ? ça marche pas en plus, on oublie la gestion du temps réel ! J'en ai fait la douloureuse expérience en combat d'entrainement. Alors en fâcheuse posture, j'ai essayé de penser à des souvenirs tristes de ma vie, comme ma mère qui a frôlé la mort des suites d'une maladie cardiaque ou l'amour de ma vie qui me trompait avec un gars qui avait des problèmes d'érection et de courage dans la chambre d'à coté alors que j'enfonçais profondément mes doigts dans les oreilles (et lui profondément sa ... dans...). Certes j'ai ressenti de douloureuses émotions se répandre dans mon corps, mais ça n'a pas arrêté le temps et se prendre un high-kick en plein flash-back triste c'est... bah en tout cas j'ai perdu et en plus je me suis réfugié dans un coin à demi-sonné pour pleurer discrètement.
Sur le coup j'ai vu des étoiles et mes larmes, mais pas la force.
Par conséquent je ne vois pas l'intérêt de montrer des situations aussi ridicules.
Les combats étant bien sûr terminés par la victoire de chacun des gentils au prix quelques blessures au crayon et l'armure pulvérisée (elle sert à rien de toute façon, c'est juste psychologique) les gentils se retrouvent les uns après les autres au sommet (sauf Andromède qui est sadique et qui soutient Ikki, (son frangin phénix qui renaît de ses cendres à chaque saison ou film pour lui sauver les miches et crever à sa place) ce dernier est inconscient et ne peut même plus marcher, mais Andromède (ou Shun ou chevalier rose) compte bien profiter encore un peu de son bouclier humain. Les frères claudiquant étaient une cible facile pour Atlas, le dernier chevalier méchant en état de se battre, il les envoie valser aisément. Ce gars a enfin compris ma tactique citée plus haut, attendre qu'ils arrivent comme des loques en haut et les abattre et ça marche ! un à un ils se présentent et se font terrasser. l'issue du combat semble terminée, il va falloir remédier à cela par un classique deus ex machina.
les armures d'or apparaissent, une pour chacun des trois chevaliers de bronze qui sont aussitôt plein de vigueur.
trois ? me diriez d'un air choqué, et le travesti ? et bien lui il a son frère et son armure est en morceaux et en argent, il aurait fait tâche, donc il reste à terre, c'est tout. Après avoir dézingué Atlas en dix secondes chrono en main, lequel se contente d'ouvrir grand la bouche, un problème se pose, le dieu est trop fort (surprenant) et grâce à son tir sélectif il met hors jeu les pauvres petits suppléants du héros principal.
Seiya tente un truc débile qui ne marche pas. Il perd, second et deus ex machina Athéna ressuscite. Seiya sort un arc d'on ne sait où mais d'une taille plus raisonnable que le sceptre d'Athéna. Abel qui entre temps avait lancé l'apocalypse sur le peuple des bâtiments se la prend une flèche plein coeur et meurt. C'est bon on lance l'épilogue, le vieux nain violet ex chevalier d'or balance le mot de la fin qui est une phrase pas terrible et voilà je mets fin à mon heure et demie de souffrances.
Je n'aurais jamais cru écrire tout ça d'un bloc mais bon c'est fait. Ne regardez pas ce film sauf si vous enlevez le son et évitez de faire attention aux détails.