On me dit « Tiens, on va voir un film d’animation avec le père Noël, le lapin de Pâques, la fée des dents et le marchand de sable », je demande au dernier de faire vite son boulot avant de me choper une indigestion de la rétine.
Bon, le film m’est recommandé, je tente avec les loupiots, esprit de Noël, tout ça.
Et bien ça fonctionne. Bien sûr, la surenchère est toujours au programme et il faut jouer le jeu du discours sur l’imaginaire et le rêve, mais à bien y réfléchir, pour avoir vu E.T. récemment, les correspondances avec le chef d’œuvre du fondateur de Dreamworks, ici aux commandes, sont assez nombreuses.
Techniquement et visuellement, le film est une réussite : les textures de sable, les chevaux cauchemardesques et la propagation du givre se diffusent et se mêlent avec une grande fluidité, les séquences sont une ode au vol et à l’échappée.
L’intrigue, mignonette, a beau ne pas être révolutionnaire, elle fonctionne et sort du canon de plus en plus réduit des films d’animation actuels, fondés sur le cynisme, la parodie et les vannes pour adultes.
La thématique de l’invisibilité et la quête d’identité du personnage principal sont assez fines et plutôt mélancoliques, l’enfant arraché du monde des vivants et cherchant sa place dans l’imaginaire de ceux qui y restent.
Voilà donc pour ce film qui s’avère être une bonne surprise.
Et pour répondre à ceux qui prennent conscience de devenir des adultes devant les films d’animation, une petite précision.
J’aurais mis 7 au film, je lui trouve de nombreuses qualités. Mais le point que j’ajoute, c’est celui d’un deuxième spectacle : celui du regard de mes enfants sur lui. Comme pour E.T. la semaine dernière, leur visage est un écran qui procure aux parents une émotion qu’ils ne trouvaient peut-être plus en tant que spectateurs.

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le 24 déc. 2013

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Sergent_Pepper

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