Bon... L'achat de la trilogie de la vie commence vraiment à me rester en travers de la gorge. Déjà fortement déçu par Le Décameron, me voilà irrité par ce Contes de Canterbury que j'ai trouvé tout bonnement indigeste. Rien à faire, le prout au cinéma ça ne me fait plus rire depuis belle lurette et ce n'est pas Pasolini qui y parviendra de nouveau. Encore une fois j'ai trouvé cette succession de contes vulgaire sans qu'elle ne procure une quelconque émotion chez moi si ce n'est de l'ennui ou de l'agacement. Même l'aspect subversif assez appréciable du Décameron est ici totalement désuet à l'exception d'un dernier conte vraiment osé (même si ça ne m'a pas fait rire du tout). Pasolini exploite les mêmes thématiques que dans le premier volet sans y apporter quelque chose de neuf; donnant l'impression de se reposer sur ses acquis basés sur un humour anal qui ne brille pas par sa finesse. Après je ne sais pas ce que valent les vrais contes de Canterbury mais peut-être que son humour passe mieux à l'écrit, je n'en sais rien. Et vu que je galère déjà avec l'anglais de Shakespeare, je n'irai sûrement pas vérifier ça. A moins d'être aguerri sur l'anglais médiéval...
Pour en revenir au film, je dirais quand même qu'il y a une cohérence d'ensemble qui donne au film une certaine fluidité en dépit de sa narration bien particulière. Mais bon, ça ne me touche pas. D'autant plus que le surjeu des acteurs mêlé à cette post-synchro encore une fois totalement abjecte m'a sorti plus d'une fois du film et de ce qu'il avait à raconter. Le regard sur l'hypocrisie des moeurs et sur la sexualité est vrai mais le côté grivois de l'ensemble me paraît tellement daté qu'il n'a eu aucun impact sur moi. La moquerie ecclésiastique passait beaucoup mieux dans le Roma de Fellini ou il y avait une subversion assez énorme dans un ensemble qui brassait d'autres thèmes dans un essai cinématographique très intéressant. Mais je trouve que les sujets du Pasolini s’essoufflent vite et n'apportent pas grand chose. Enfin bon... Je garde espoir pour les Mille et une nuits malgré tout, ne serait-ce que pour voir comment Pasolini s'adapte à la culture orientale. Mais pour l'heure je préfère me concentrer sur d'autres de ses films, en espérant y retrouver tout ce qui m'a chamboulé dans Salo ou Théorème. Je peux comprendre qu'on aime, mais ce n'est pas mon cas.