Cow Vadis
A la croisée du teenmovie et du western (enfin c'est quand même plus un western), les Cow-boys est un film attachant, et je comprends pourquoi il a marqué l'enfance de Paul Labrador. Los pitchos :...
Par
le 24 avr. 2011
10 j'aime
4
Que The Cowboys soit un immense western tient à plusieurs raisons. La première est l’originalité tonale d’une œuvre qui passe de la comédie pure à la violence la plus brutale, tout entière incarnée par la lente exécution de l’icône qui surprend autant qu’elle porte en elle le crépuscule du genre investi. Se joue ici, sous nos yeux ravis, une transition entre deux âges du western, le premier attaché aux traditions et soucieux de continuer à appliquer ses bonnes vieilles recettes, le second marqué par le hors-la-loi et l’immoralité qui s’efforce de mettre à mort un aîné qui continue de lui faire de l’ombre. Les enfants sont ainsi tiraillés entre deux modèles imparfaits et définis par un rapport problématique à l’autorité : Will Andersen comme Asa Watts s’affirment tels des êtres violents, mais dont la violence diffère en ce que le premier la place en l’éducation de jeunes individus qu’il faut dresser comme on dresse des chevaux, là où le second la convertit en arme de cruauté qui se suffit à elle-même.
Mark Rydell signe ainsi un long métrage à la fois lumineux et crépusculaire, dont l’intelligence thématique – l’affrontement des deux âges du western – se déplace également vers une intelligence symbolique de l’icône revisitée : il choisit John Wayne pour interroger ce qu’il représente encore en 1972 dans le paysage cinématographique américain. Soit le gardien d’un art de vivre et de voir le monde tributaire d’une idéologie conservatrice, heurtée ici aux expérimentations formelles du réalisateur dont les effets de caméra, l’amplitude de ses mouvements, la précision chirurgicale du montage et la composition picturale des plans annoncent une esthétique qui se prolongera dans les années suivantes. Formidable western gorgé de vie et de mort que The Cowboys, qui mériterait aujourd’hui plus grande considération.
Créée
le 30 déc. 2020
Critique lue 255 fois
5 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Les Cowboys
A la croisée du teenmovie et du western (enfin c'est quand même plus un western), les Cow-boys est un film attachant, et je comprends pourquoi il a marqué l'enfance de Paul Labrador. Los pitchos :...
Par
le 24 avr. 2011
10 j'aime
4
Encore un John Wayne vieillissant dans un chouette western en Panavision et Technicolor ! Le vieux avec sa chemise rose se retrouve tout seul pour convoyer son bétail et se voit forcé d'embaucher une...
Par
le 2 mai 2011
8 j'aime
11
Que The Cowboys soit un immense western tient à plusieurs raisons. La première est l’originalité tonale d’une œuvre qui passe de la comédie pure à la violence la plus brutale, tout entière incarnée...
le 30 déc. 2020
5 j'aime
2
Du même critique
Nous ne cessons de nous demander, deux heures durant, pour quel public Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu a été réalisé. Trop woke pour les Gaulois, trop gaulois pour les wokes, leurs aventures...
le 1 févr. 2023
127 j'aime
9
Il est une scène dans le sixième épisode où Maeve retrouve le pull de son ami Otis et le respire tendrement ; nous, spectateurs, savons qu’il s’agit du pull d’Otis prêté quelques minutes plus tôt ;...
le 19 janv. 2019
89 j'aime
17
Ça : Chapitre 2 se heurte à trois écueils qui l’empêchent d’atteindre la puissance traumatique espérée. Le premier dommage réside dans le refus de voir ses protagonistes principaux grandir, au point...
le 11 sept. 2019
78 j'aime
14