Les Damnés ne pleurent pas tourne autour de la relation complexe entre un fils et sa mère. Le film explore la dynamique toxique qui les enserre. Malgré les tentatives des protagonistes de trouver un équilibre, il devient évident que leur présence conjointe est préjudiciable. Comme deux aimants se repoussant, ils se tirent mutuellement vers le bas, emprisonnés dans une spirale de douleur et de souffrance. Cette exploration introspective offre un regard saisissant sur les intrications des liens familiaux et soulève habilement des questions sur la nature de l'amour, du sacrifice et de la désillusion.
Le réalisateur traite avec courage le thème de l'homosexualité, une réalité taboue et illégale au Maroc. Au cœur de l'histoire, Selim se débat dans un dilemme déchirant, s'agit-il d'un désir inavoué ou d'une nécessité pour survivre dans un environnement hostile ? Le film va au-delà de cette introspection personnelle en pointant du doigt l'influence occidentale pouvant être nocive au Maroc. En dénonçant avec justesse les préjugés de certains étrangers pensant que l'argent peut tout acheter, y compris les individus, Fyzal Boulifa est une critique percutante sur les réalités sociales et culturelles.
Le réalisateur a fait le choix de faire appel à des acteurs non professionnels pour incarner les rôles principaux. Une décision qui s'avère être une véritable réussite. Parmi eux, Abdellah El Hajjouji se distingue particulièrement en livrant une performance impeccable. D'un autre côté, Aïcha Tebbae incarne avec brio un personnage détestable, maîtrisant chaque nuance de son rôle de manière convaincante. En parallèle, le reconnu Antoine Reinartz se démarque par sa capacité à se fondre parfaitement dans son personnage.
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