Récompensé de la Montgolfière d’Or, In the Last Days of the City retranscrit un monde arabe troublé, à travers des images venues du Caire, de Beyrouth et Bagdad. Le film narre l’errance de Khalid, un jeune réalisateur égyptien guidé par une profonde mélancolie, se traduisant à l’écran par la luminosité jaunâtre qui sature les images. Le protagoniste tente de réaliser son premier documentaire, malgré l’omniprésence du deuil qui le bloque.
Mémoires meurtries
Khalid est frappé par le décès de son père survenu avant qu’il n’ait pu finaliser sa réalisation tandis que sa mère hospitalisée s’éteint lentement. Lors de sa dernière visite, un jeu de lumières s’opère et la malade disparaît dans une blancheur surexposée. La mort de l’un de ses amis en Irak dans une attaque à la bombe vient précipiter un chavirement total.
C’est la mémoire meurtrie de toute ville auquel se confronte le jeune réalisateur, face à la décadence progressive qui gagne Le Caire, secoué par les manifestations, les attentats et les conflits déchirant la population. L’apparition répétée d’une vieille femme, voile blanc sur la tête, bouquet de fleurs blanches dans les mains, vient allégoriser la disparition d’un monde.
Tamer El Said joue finement sur une mise en abîme. À l’image de son protagoniste, un réalisateur rongé d’incertitudes restera hanté par le souvenir de son ami disparu témoignant du drame qui obscurcit actuellement les pays du Moyen-Orient. In the Last Days of the City s’avère être un pamphlet traitant des bouleversements d’un monde arabe, où le deuil et le questionnement prédominent.