Doc sur un fantasY.H.A, magicien de la mode. +prémices de la commande de luxe par la poste

Visible jusqu'au 16/08/21 sur arte.
J'aime quand on arrive à me faire partager et ressentir la passion et l'enthousiasme des experts.
La joie, connaissance et le plaisir des interviewés étaient palpables.
C'est tout ce qu'un doc devrait être: infos, émotions, témoignages de première (petite) main;
et j'aime son travail sur la forme, lui aussi pas fainéant, comme les interviewés.
Comme par exemple l'idée d'animer les croquis, ou d'ajouter des détails sonores amusants: expliquant par le son et la musique synchrones avec les mouvements des interviewés comme dans un film ...d'Edgar Wright, si! si!
Par exemple, lors d'une description de robe "avec tissu plié", l'interviewée effectue des mouvements de bras simétriques: elle est alors transformée en Chef d'orchestre, juste par l'ajout de musique.
J'ai aimé son info que le mérite du volume de la robe était obtenu "sans l'aide de cerceau"
mais je n'ai juste pas aimé qu'elle ajoute (et surtout que ce soit gardé au montage),
"sans l'aide de cerceau,comme chez Pronuptia (d'autant que ce n'était pas la pire des entreprises françaises)." (un des deux rares moments maladroits que je ne n'aurais pas gardé au montage).

L'autre moment un peu maladroit étant la formule concernant "la grande famille", certes dite avec une sincérité désarmante mais assez affligeante vues les inégalités de salaires
et surtout que la précédente interviewée venait de dire qu'elles avaient froids car on ne chauffait pas les week-ends.
Une famille donc mais qu'on ne tiendrait pas au chaud...
C'est le même qui dira aussi à la fin:

"Mais c'est tellement dommage qu'il n'ait pas pu profiter de son succès et même complétement de ses amis...car il était tellement pris par ce métier, qu'il restait très peu de plages pour ses amis..."

Ajoutant ensuite, dans la même phrase...:

"très peu de plages pour ses amis...
, uniquement pendant les vacances." (sic)
Donc un peu comme tout le monde donc? comme tous ceux qui travaillent et qui travaillaient pour lui, dont ceux qui mettent une heure à aller au travail.
Certains CDI commencent avec 19 jours de vacances choisis à poser, et arrivent à 21 jours de vacances après 14 ans de CDI en Angleterre.

Doc enregistré et vu au hasard comme souvent sur arte car je pensais peut-être l'accélérer vu le sujet que je croyais limité, à grand tort.
Le réalisateur remets le tout dans un contexte et organise de belles rencontres.
Particulièrement la couturière de 93 ans qui me rappelle un des personnages rencontré par Leconte dans sa série sur les magasins disparaissant ('Les boutiques obscures de Patrice Leconte').
Elle et son brin de muguet, ont un air de Betty White.

Venant de perdre un long brouillon, j'utilise en partie désormais le résumé d'arte dont je ne trouve pas le nom de l'auteur

Dans les années 1950, Christian Dior "réinvente la silhouette de la femme".
Ses dessins témoignent de dix années de création.
Des tailles de guêpe corsetées YYY, des hanches exagérées HHH, des jupes amples et bouffantes AAA: le style Dior révolutionne la mode d'après-guerre.
(presque) "Finie l'époque du rationnement" car c'est encore le cas pour les employés.
L'inventeur du 'new-look' déroule des mètres de tissu: jusqu'à "400 mètres de tulle " pour une robe précisera une couturière à la surprise de Prigent (elle venait de voir que Dior commandait au centimètre près)
De 1947 à 1957, "une explosion de féminité" défile sur les podiums.
Il crée une robe best-seller de l'époque: "Junon", une robe du soir, **pour la première fois, perlée: "pour faire honte aux autres invitées" (sic),
Certaines clientes ne se déplaçaient déjà pas, leurs tailles et infos étant connues, elles disaient oui ou non sur dessins envoyés: "les commandant alors en 20 couleurs".
Il crée aussi , comme Chanel, un "emblématique tailleur", nommé "Bar": le couturier renouvelle tout.

Deux ans avant sa mort, il avait embauché Yves Saint Laurent qui dessinera de plus en plus à la place de Dior: mais au contraires des photos de Robert Capa et Gerda Taro qui seront toutes mélangées et attribuées à Capa, les passionnants interviewés repèrent de suite les dessins de Dior et ceux d'YSL.

_Beaucoup de ces archives étaient encore secrètes, et même inconnues des biographes.
Dior a été journaliste mode expliquant et analysant à l'aide d'esquisses publiées pleine page dans le Figaro ( ce qui se révèlera pour lui une période d'apprentissage, recherche et étude utiles)J'ai aimé _Ses ébauches plus tardives n'ont aucun secret pour les interviewés qui semblent en parler la langue...
Par exemple, une invitée repère de suite où se trouvent des boutons alors que même Loïc Prigent, plus habitué que les spectateurs, n'en voyait même lui aucun.
Elle repère aussi des plis et devine même le tissu (juste à partir de simples traits).
_Mais mes préférés ont été les extraits de ses carnets de notes et bouts de papiers (j'en ai beaucoup en cuisine au sujet des films...)
Ces dessins sont de l'abstraction, mais tout est là et clair comme dans le passage basique et "conceptuel" dans le Pixar, 'Vice Versa'.