Ce sera le dernier grand film épique de D.W. Griffith. En 1921, "Les deux orphelines" est déjà la sixième adaptation du roman d'Adolphe d'Ennery et Eugène Cormon et restera comme la plus connue parmi les 15 qui auront été faites à ce jour. Griffith qui n'était pas du genre à trop respecter les auteurs, ni les faits historiques, fait ici sa propre adaptation, en introduisant les personnages historique de Robespierre et Danton au récit. Pire encore, il fait de son film un des premier film de propagande anti-communiste américain, alors que la révolution russe vient à peine de se terminer. Attribuant de façon totalement anachronique et mensongère, la naissance du bolchévisme à la Révolution française et à Robespierre !!!
Bref. Passé ces libertés cavalières, le film est l'exemple type des grosses productions de son époque. Un mélodrame épique et larmoyant, où la pauvreté côtoie les riches dans un monde injuste où les gentils se font exploiter par les méchants, mais où tout s'arrangera à la fin. Ironiquement, les films de propagandes communistes utiliseront exactement les mêmes grosses ficelles à leur compte et iront même jusqu'à reprendre les idées de Griffith dans leur façon de monter leurs films. Car si une chose se distingue encore dans ce film c'est bien le rythme frénétique de son montage qui reste toujours aujourd'hui un exemple d'efficacité en ne laissant aucune place à l'ennui. Griffith utilise aussi avec efficacité, la technique très moderne pour l'époque du travelling, dynamisant encore son film. Notons enfin les décors grandioses d'un Paris du 18ème siècle construit en studio à Hollywood.