The Windermere Children a le mérite d’éclairer une période méconnue de l’Histoire de la Shoah, à savoir la constitution de centres médicalisés offrant aux rescapés des politiques de concentration et d’extermination l’occasion de retrouver goût et sens à l’existence, d’extérioriser leur souffrance et, à terme, de se réinsérer dans la société. Après une ouverture pertinente qui nous place du point de vue des anciens déportés puisque la retraite ressemble, traits pour traits, aux camps nazis précédemment fuis, le téléfilm ne sait plus quoi raconter et oscille entre les élans euphoriques et les flashbacks doloristes sur fond de musique envahissante. Les dialogues, trop explicatifs, encombrent des images déjà surchargées de signification, redoublement guère cohérent dans la mesure où seul le silence, seuls les non-dits auraient dû apparaître et retranscrire toute une parole interdite, encore enfouie, encore à l’état embryonnaire. Le réalisateur Michael Samuels et son équipe, victimes de l’illusion rétrospective qui procède par connaissance historique des faits passés, théorisent davantage qu’ils incarnent, si bien que l’hésitation entre l’immobilité paralytique et la liberté recouvrée des jeunes personnages est prise en charge par une forme emphatique et répétitive, que desservent également cadrages et mouvements d’appareils disgracieux. Voilà donc une production dont l’unique intérêt est pédagogique.