Bien que me laissant une impression positive, The Roaring Twenties me cède cependant un léger goût d'inachevé. J'ai l'impression que tout se passe très vite, que le film est véritablement expédié et qui lui manque un certain souffle, une dimension plus épique, un approfondissement des personnages. Après le défaut que j'ai trouvé est que le côté archi hollywoodien ressort trop fortement, je pense notamment aux scènes lors de la première guerre mondiale où les soldats discutent tranquillement, clope au bec, alors que les bombardements fusent à côté, sans oublier la scène de déclaration de l'armistice. Peut-être fait exprès, mais venant de Walsh qui nous a fait l'oeuvre de propagande La Charge Fantastique j'en doute.
Ceci dit, le film n'est pas exempt de qualités, à commencer par de très bons acteurs, un James Cagney très convaincant et un Humphrey Bogart plus en retrait, qui commençait à se faire un nom à l"époque, mais qui marque déjà par sa présence et son charisme. La mise en scène est très efficace, dans ses phases « classiques » dirons-nous, je n'ai pas trop aimé ce côté un peu documentaire qui ressortait lors des passages à voix-off, on se serait crus devant un cours d'histoire. Le scénario reste cependant solide et a le mérite, il est vrai, de montrer quelques aspects peu reluisants de la vie durant la Prohibition avec la corruption, le meurtre mais aussi en montrant la difficulté d'intégration des soldats revenant de guerre, un sujet peu abordé. Non, The Roaring Twenties ne s'impose pas à moi comme un grand film mais comme un bon film d'époque sur la vie des gangsters, avec une intrigue solide, une ambiance convaincante et une interprétation digne de ce nom.