Les femmes de l'ombre est un bon film, la réalisation est soignée, l'histoire est touchante et l'Histoire est douloureuse. Mais, comment voir ce film de Jean-Paul Salomé sans penser à l'Armée des ombres ? Il y a tant de références au film de Jean-Pierre Melville que je ne peux pas m'empêcher de faire le parallèle entre les deux œuvres.
La référence à ce chef d'oeuvre est, probablement, ce qui nuit le plus à ce film. Aussi brillant que soit Jean-Paul Salomé, il n'a pas réussi à retranscrire aussi bien que Jean-Pierre Melville le silence qui entourait ceux qui avaient choisi de s'engager dans la Résistance. Avant d'être réalisateur, Jean-Pierre Melville avait été, lui-même, un résistant.
Les comédiens et, surtout, les comédiennes ne sont pas mauvaises, loin de là. Sophie Marceau est admirable tout comme Julie Depardieu, Marie Gillain et Déborah François mais aucune ne m'a marqué, aucune ne m'a ému comme Simone Signoret. Julien Boisselier, quant à lui, n'a rien à se reprocher, il n'a comme seul tort d'avoir Lino Ventura comme référence...
Les femmes de l'ombre est un film qui propose une réflexion intéressante sur la Résistance, sur le rôle des femmes dans la Résistance et sur la manière avec laquelle certaines femmes ont été amenées à intégrer les forces de la Résistance. C'est donc un film qui mérite amplement d'être vu.
Je reprocherai néanmoins au film de trop mettre en avant l'action et la violence physique au détriment de la réflexion et de la violence psychologique qui, elles, ne sont que trop peu suggérées. Cette manière de présenter la violence psychologique et de suggérer la violence physique était le point le plus fort du film de Jean-Pierre Melville, c'est malheureusement le point le plus faible de ce film.
J'ai vu ce film, j'ai revu ce film et je le reverrai encore parce que c'est un bon film mais il ne hantera pas ma mémoire comme l'Armée des ombres peut la hanter.