C’est un film fortement agréable, à voir à plusieurs, un soir de travail où l’on voudrait un peu de légèreté dans ce monde de brutes. Immersion dans un univers (celui des bonnes espagnoles), une époque (les années 60), et la communication entre les classes sociales. C’est drôle, tendre, attachant, et Luchini, comme dans le beau film du même réalisateur, L’année Juliette, fait dans la sobriété.
Certes, le dernier quart du film, forcé de gagner en intensité scénaristique, se perd un peu dans les intrigues sentimentales et pousse le bouchon dans les utopies, tant financières que romantiques. Mais pas au point de nous faire oublier la galerie de portraits qui, de la femme forte et exploitée à la haute société raciste et oisive, tisse des liens intéressants avec notre époque où les gens sont les mêmes, mais le camp des exploités a juste changé de nationalité.