La frontière entre Kitsch Country & Nanarland est parfois bien mince et ces femmes "préhistoriques" n'hésitent pas à aller bien souvent récolter le navet de l'autre coté du poste frontière.
On prend d'ailleurs vite le parti d'en rire car tout y est d'une grande maladresse: érotisme suggestif et suranné, danses tribales aux chorégraphies dignes de Kamel Ouali, direction d'acteurs aux abonnés absents et masques à corne de rhino ultra-phalliques involontaires...
J'en passe sur une espèce de sous-texte très anti-féminisme décrivant la dictature d'une brune sanguinaire (Martine Beswick géniale !) et de son armée de brunes muettes réduisant les blondes en esclavage et tenant les rares survivants mâles dans des oubliettes où il se retrouvent ramené à un état quasi-bestial.
Evidemment, notre bel héros viril libérera les blondes bimbos en punissant la vilaine brune et brisera les chaines des hommes...
Difficile aujourd'hui de comprendre ce qui a fait que ce film ait tant marqué l'imaginaire collectif en s'inscrivant aussi fortement dans l'histoire du cinéma par les images de Martine beswick en peau de bête et couronnée de dents de fauves.
La seule explication - outre l'érotisme aujourd'hui désuet mais qui a sans doute fait fantasmer à l'époque, il me semble que ce film n'échappe à la totale nullité que grâce à la charismatique présence de Martine Beswick qui démontre à chaque plan qu'elle n'est pas seulement d'une grande beauté mais qu'elle est ici la seule à montrer un vrai talent de comédienne. Et il faut dire qu'en plus, elle n'est pas que brillante actrice, belle femme et bombe sexuelle, mais elle a ce petit truc en plus qu'on aurait pu en d'autres temps préhisto appeler "du chien".
Que sa carrière n'ait jamais dépassé son statut d'actrice culte du cinéma bis est incompréhensible tant elle offre pour l'époque une incroyable modernité de jeu et une parfaite maîtrise de son art, de l'utilisation de son corps, de son visage parfait, de l'expressivité qui émane de chacun des pores de sa peau et de sa gestuelle précise, parfaite.
Sans sa divine présence, le film ne serait guère qu'un navet intégral...
Mais rien que pour elle et pour la bonne tranche de rigolade qu'on se paie la majeure partie du temps, cette kitscherie vaut le détour !!!

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le 3 déc. 2014

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Foxart

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